Shamsud-Din Jabbar, 42 ans, a marqué l’Amérique par une attaque terroriste glaçante lors du réveillon de la Saint-Sylvestre à La Nouvelle-Orléans. Derriere cet acte ignoble se cache un parcours éloquent des fractures de notre époque, illustrant comment un individu peut sombrer dans le radicalisme le plus abject.
Né au Texas en 1982, Shamsud-Din Jabbar semblait initialement promis à une vie ordinaire. Dès son jeune âge, il s’était converti à l’islam, une décision qui, selon ses proches, était davantage motivée par une quête de spiritualité que par des prédispositions au radicalisme. Doté d’un esprit brillant et d’une réputation d’homme calme et attentionné, il était perçu comme un modèle parmi ses pairs. Cependant, son passage dans l’armée américaine a semblé marquer un tournant. Après un engagement initial en 2007, il a été déployé en Afghanistan, une expérience qui aurait pu l’enraciner davantage dans la société civile. Mais les désillusions s’accumulent. Faute d’une adaptation réussie à la vie post-militaire, Jabbar s’est enlisé dans une spirale d’échecs personnels : divorces répétés, dettes écrasantes, et déboires professionnels.
C’est dans cet isolement que Jabbar trouve refuge dans une foi dévoyée. Désormais démuni et replié sur lui-même, il s’immerge dans une propagande islamiste en ligne, absorbant les discours victimaires de Daech qui transforment les échecs personnels en une croisade contre un « Occident oppresseur ». Les dernières années de sa vie témoignent d’une radicalisation progressive. En 2020, il eménage dans un quartier musulman de Houston et commence à manifester publiquement une foi plus intense, citant des versets du Coran sur son profil professionnel. En été 2024, il déclare son allégeance à l’État islamique.
Dans une macabre mise en scène, Jabbar loue un pick-up Ford électrique, pose deux bombes artisanales, puis fonce sur la foule à La Nouvelle-Orléans, tuant quinze innocents. Son acte, qu’il qualifie de « guerre entre fidèles et infidèles », scelle sa trajectoire de martyr dans l’imaginaire djihadiste.
Ce drame met en lumière une réalité glaçante : le cancer qu’est l’islamisme continue de se nourrir des failles de nos sociétés. Jabbar était un homme en quête de réparation, trouvant dans l’idéologie de Daech une justification à sa haine et une raison d’exister. Ce portrait est un rappel cruel : l’urgence de renforcer la vigilance contre cette menace et de démonter, une fois pour toutes, les mécanismes de radicalisation qui poussent des individus à commettre l’irréparable.