Dès ce 1er avril, la réforme de l’assurance chômage entre pleinement en vigueur, avec de nombreuses modifications qui vont impacter directement les bénéficiaires. L’objectif affiché est clair : économiser environ 1,5 milliard d’euros par an à terme. Voici en détail les principales nouveautés à connaître. Premier changement majeur : l’allocation chômage sera désormais mensualisée sur une base de 30 jours fixes chaque mois, quelle que soit la durée réelle du mois. Concrètement, cela représente une perte de cinq jours d’indemnisation chaque année pour les allocataires, voire six lors des années bissextiles. Autre changement : pour déterminer le montant journalier de l’allocation (Salaire Journalier de Référence – SJR), le plafond des jours non travaillés pris en compte passe de 75 % à 70 % du nombre total de jours travaillés. Cela signifie que l’indemnité quotidienne pourrait diminuer pour certains bénéficiaires.
Saisonniers mieux protégés, mais à court terme
Les travailleurs saisonniers voient leur situation légèrement améliorée, avec une réduction de la période d’affiliation nécessaire pour bénéficier des indemnités : elle passe de six à cinq mois. La durée minimale d’indemnisation sera également de cinq mois, offrant une sécurité accrue à ces travailleurs souvent précaires. Pour les seniors, les seuils d’âge donnant droit à une indemnisation plus longue reculent de deux ans. Ainsi, le droit à une indemnisation de 22,5 mois commence désormais à 55 ans (contre 53 auparavant), et la durée maximale de 27 mois ne sera accessible qu’à partir de 57 ans (au lieu de 55). À noter : la dégressivité des allocations pour les hauts revenus ne sera plus appliquée dès 55 ans (contre 57 ans auparavant). Par ailleurs, le « maintien de droit » permettant d’aller jusqu’à la retraite à taux plein sera progressivement décalé, suivant la réforme des retraites, pour atteindre 64 ans à partir de la génération née en 1968.
Démissions, cumul emploi-chômage et détenus : ce qui évolue
Les salariés ayant repris un emploi pourront désormais être indemnisés après une démission s’ils ont travaillé au moins quatre mois, contre trois auparavant. En revanche, les créateurs ou repreneurs d’entreprise ne pourront cumuler leur activité non salariée avec les allocations chômage que jusqu’à 60 % de leurs droits, sauf en cas de cessation d’activité. Les anciens détenus ayant travaillé dans le cadre d’un contrat d’emploi pénitentiaire seront désormais indemnisés selon les mêmes règles que tous les autres salariés, une mesure d’insertion sociale importante. Les personnes ouvrant un droit au chômage pour la première fois pourraient bientôt bénéficier d’un allègement de la condition d’affiliation, passant de six à cinq mois travaillés. Cette disposition nécessite encore une validation par voie législative dans le cadre du projet de loi sur l’emploi des seniors. Ces évolutions, qui s’inscrivent dans une logique d’économie budgétaire, redéfinissent profondément les règles d’indemnisation et nécessiteront un ajustement pour les allocataires, confrontés à des conditions plus strictes mais aussi parfois plus adaptées à la réalité du marché du travail.