Assassinat de Samuel Paty: colère de la famille du professeur ! Les peines requises par le Parquet jugées bien trop légères

Entrevue 1

Le parquet national antiterroriste a requis des peines allant de 18 mois avec sursis à 16 ans de prison contre les huit accusés jugés pour l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, décapité en octobre 2020 après avoir montré des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. Ces réquisitions ont suscité l’indignation de sa famille, notamment de sa sœur, Mickaelle Paty. “Un scandale de plus”, a-t-elle déclaré, les larmes aux yeux, en dénonçant ce qu’elle considère comme une réponse judiciaire bien trop insuffisante face à l’horreur du crime.

Lors du procès, les peines proposées par le ministère public reflétaient les rôles très différents joués par les accusés dans ce drame. Si Abdoullakh Anzorov, le terroriste qui a perpétré l’assassinat, a été abattu par les forces de l’ordre le jour-même, ce sont les soutiens indirects de l’assaillant qui comparaissent.

Des adolescents de 14 et 15 ans, accusés d’avoir fourni des informations sur Samuel Paty contre de l’argent, risquent jusqu’à 30 mois de prison, dont une partie avec sursis.

Brahim Chnina, le père de l’élève qui avait lancé la campagne en ligne contre le professeur, est passible de 16 ans de réclusion criminelle, tout comme Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste accusé d’avoir amplifié cette campagne haineuse.

Les autres accusés, pour des faits de complicité ou de soutien logistique, pourraient écoper de peines oscillant entre 5 et 10 ans de prison.

Les réquisitions du Parquet sont pour la famille insuffisantes.

L’assassinat de Samuel Paty, professeur apprécié, avait profondément marqué la France, relançant les débats sur la laïcité, la liberté d’expression et la lutte contre le terrorisme. Lors de ce procès, la famille de la victime espérait non seulement des réponses, mais également une justice à la hauteur de l’impact national et personnel de ce drame.

Mickaelle Paty, très active depuis le meurtre de son frère, a souvent dénoncé ce qu’elle perçoit comme des failles dans le traitement judiciaire des affaires de terrorisme. “Comment voulez-vous que les enseignants se sentent protégés, si ce procès donne l’impression que les agresseurs sont épargnés ?”, s’est-elle interrogée devant la presse.

Le procès, qui se tient devant la cour d’assises spéciale de Paris, a été émaillé de témoignages poignants. Les proches de Samuel Paty ont rappelé à quel point la campagne de haine en ligne l’avait isolé et fragilisé, tandis que les avocats de la défense ont tenté de nuancer les rôles des accusés, plaidant pour certains une absence d’intention terroriste directe.

Le verdict final, très attendu, sera rendu dans les jours qui viennent. “La justice doit être exemplaire, car c’est la mémoire de Samuel, mais aussi l’avenir de tous les enseignants, qui est en jeu”, a conclu Mickaelle Paty, appelant à des sanctions à la hauteur de la tragédie.

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Entré à la rédaction d’Entrevue en 1999 en tant que stagiaire avant d'en devenir le rédacteur en chef en 2014, Jérôme Goulon a dirigé le service reportages et réalisé de grosses enquêtes en caméra cachée et d’infiltration. Passionné de médias, d’actualité et de sport, il a publié de nombreuses interviews exclusives. En parallèle, il apparaît régulièrement depuis 2007 à la télévision sur différentes chaînes ( TF1, France 3, M6, C8, NRJ 12, RMC Story ), notamment sur les plateaux de Jean-Marc Morandini et Cyril Hanouna. Il a également été chroniqueur pour Non Stop people (groupe Canal+) et sur Radio J. 

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