Arrêt sur images présente le corrompu Riad Salamé comme le sauveur du Liban

19 octobre, 2024 / Radouan Kourak

Lors d’un live sur Arrêt sur images, le journaliste Loris Guémart a présenté Riad Salamé, ancien gouverneur de la Banque centrale du Liban, comme un acteur clé ayant fait du Liban une place financière stable au Moyen-Orient. Il a notamment souligné que Salamé avait attiré des capitaux grâce à des taux d’intérêt extrêmement élevés, dépassant les 10 %, séduisant ainsi les épargnants locaux et les investisseurs étrangers. Cependant, cette vision flatteuse omet de mentionner les graves malversations qui sont aujourd’hui associées à son nom.

En réalité, derrière cette façade de prospérité, Salamé est accusé d’avoir mis en place un système de détournement de fonds. Une fois les capitaux massivement placés par des épargnants et investisseurs séduits par les taux attractifs, Salamé aurait détourné cet argent pour son propre profit et celui de ses proches. Des commissions occultes liées à l’achat de titres d’État auraient permis de dissimuler des détournements de plusieurs centaines de millions de dollars. L’ex patron de la banque centrale libanaise est aujourd’hui en prison dans son pays mais est également sous le coup d’un mandat d’arrêt d’Interpol à la demande du parquet national financier français.

Les accusations contre Salamé ne s’arrêtent pas là. Il est également poursuivi pour corruption dans plusieurs pays, notamment en France, en Suisse et en Allemagne, où des enquêtes révèlent un réseau complexe de blanchiment d’argent et d’enrichissement personnel illicite. De plus, il aurait accumulé une fortune considérable en biens immobiliers et actifs à l’étranger, tout en orchestrant des transferts suspects de fonds pendant que les Libanais, frappés par une crise économique dévastatrice, étaient soumis à des restrictions bancaires sévères.

Loin d’être le garant de la stabilité économique du Liban comme le prétend Loris Guémart dans le live d’Arrêt sur Image, Salamé est en réalité perçu comme l’un des principaux responsables de l’effondrement économique du pays, son nom étant désormais synonyme de corruption à grande échelle et de mauvaise gestion.