Cette semaine, la question de la Gestation Pour Autrui (GPA) a pris une place centrale dans les débats sociaux et politiques. Les réseaux sociaux ont été le théâtre d’une vive opposition entre partisans et détracteurs de cette pratique. La controverse a été ravivée par une décision du Parlement européen visant à inclure l’exploitation de la GPA dans la liste des eurocrimes, signalant ainsi une volonté de réguler et de condamner cette pratique à l’échelle européenne.
Cependant, c’est l’annonce de la naissance des jumeaux de Simon Porte Jacquemus et de son mari, vraisemblablement par GPA, qui a attiré l’attention du public. Le couturier français a partagé la nouvelle sur ses réseaux sociaux, déclenchant une vague de félicitations mais aussi de critiques. Parmi elles, celle de Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux élections européennes, qui a interrogé de manière provocatrice : “Où est la maman ?”. Ses propos ont été largement interprétés comme homophobes, déclenchant une riposte véhémente de la part de divers acteurs politiques.
Dans ce contexte et face aux accusations d’homophobie, Marion Maréchal s’est défendue contre celles-ci. Elle a souligné qu’elle n’avait pas l’intention de tenir des propos offensants envers les personnes homosexuelles, mais plutôt de mettre en évidence ce qu’elle considère comme une pratique éthiquement répréhensible. Elle a ajouté que son opposition à la GPA ne se limite pas aux couples de même sexe, mais s’applique également aux couples hétérosexuels stériles ou à toute personne recourant à cette pratique.
Du côté de la majorité présidentielle, Clément Beaune a réagi aux propos de Marion Maréchal en la critiquant sévèrement. Le député Renaissance est un fervent défenseur du droit des couples de même sexe à fonder une famille, il a exprimé son soutien à la GPA qui constitue pourtant une ligne rouge pour Emmanuel Macron. » Il n’est pas question d’autoriser la gestation pour autrui en France, car elle met en question la dignité du corps de la femme et sa marchandisation « , assurait le Président de la République en 2021.
La polémique s’est également étendue au Parlement européen, où une révision de la directive contre le trafic d’êtres humains a été adoptée avec une large majorité. Cette révision vise à inclure la GPA parmi les eurocrimes, une victoire pour ceux qui s’opposent à cette pratique. François-Xavier Bellamy, député européen et tête de liste des Républicains aux élections européennes, a été un acteur clé de cette initiative.
Pendant ce temps, les études montrent une opinion publique divisée sur la question de la GPA. Si une majorité de Français se déclarent favorables à cette pratique, les différences d’opinion selon le genre, l’âge, l’affiliation politique et la classe sociale sont manifestes. Les jeunes et les sympathisants de gauche sont plus enclins à soutenir la GPA, tandis que les seniors et les sympathisants de droite sont plus réticents.
Selon un sondage publié ce matin par l’Institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, 59% des Français se disent favorables. Les femmes (64%) et les jeunes de moins de 35 ans (70%) expriment un soutien plus fort, tandis que les seniors de plus de 65 ans s’y opposent à 52%. Les partisans de gauche et du centre sont plus enclins à soutenir la GPA que ceux de droite, avec 51% d’approbation chez La France Insoumise et 71% chez Europe Écologie-Les Verts.
Face à cette polarisation, des voix se sont élevées pour défendre le droit des familles concernées par la GPA. L’animateur et journaliste Christophe Beaugrand, qui est lui-même parent par GPA, a vigoureusement plaidé en faveur du respect et de la légalité de cette pratique. Il a souligné l’importance de reconnaître la diversité des parcours familiaux et de combattre les stigmatisations.
Dans un contexte où la GPA reste légale dans seulement quelques pays et fait l’objet d’un débat passionné dans de nombreux autres, la France s’apprête à engager une réflexion approfondie sur la question pour trouver des solutions équilibrées et justes.
