Après sa défaite aux législatives, que va devenir Fabien Roussel ?

Entrevue 1

Après sa défaite lors des élections législatives de juillet dernier, Fabien Roussel, leader du Parti communiste français (PCF), se replonge dans la vie locale de Saint-Amand-les-Eaux, dans les Hauts-de-France, où il a vécu ces dernières vingt années. Écarté du Parlement, il profite de cette période pour renforcer son implication municipale, tout en laissant planer le mystère sur une possible candidature à la mairie en 2026.

Roussel évoque avec amertume les raisons de sa défaite. Pour lui, son alliance avec La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon a joué un rôle clé dans sa chute électorale. « J’ai été sanctionné parce que j’ai fait l’union avec Mélenchon », confie-t-il à ses proches. Cette collaboration l’a piégé entre les critiques internes et la volonté de battre le Rassemblement national (RN), qui a largement dominé le scrutin dans sa circonscription.

Un retour sur ses liens politiques et l’avenir

Roussel, connu pour ses relations tendues avec Mélenchon et LFI, se positionne aujourd’hui comme un défenseur des classes populaires en dehors des métropoles, qu’il appelle « la France des sous-préfectures ». Il critique aussi bien le RN que les mouvements de gauche identitaire, refusant de s’aligner sur les positions les plus radicales de la gauche française. Malgré ses divergences avec LFI, il reste ouvert à d’autres alliances, y compris avec François Ruffin, qu’il a essayé à plusieurs reprises de rallier à son camp.

Bien qu’il ait été approché par certaines figures politiques comme Xavier Bertrand, Roussel rejette les rumeurs d’une alliance avec Bernard Cazeneuve. Il maintient que son objectif est de renforcer la présence communiste tout en restant prêt à dialoguer, même avec ceux dont il diffère idéologiquement.

Un avenir en suspens pour le PCF

La défaite de Fabien Roussel symbolise un tournant historique pour le Parti communiste. C’est la première fois depuis 1962 que ce bastion communiste du Nord tombe aux mains du RN. Cette défaite pose la question de l’avenir du parti, dont les performances électorales récentes ont été en net recul. Pourtant, Roussel demeure optimiste et entend profiter de cette période pour « s’occuper un peu plus du parti ».

Lors de la Fête de l’Humanité ce week-end, Roussel doit prononcer un discours, au côté des autres leaders du Nouveau Front populaire (NFP), ce qui sera l’occasion de tester sa popularité au sein de la gauche française. Sa capacité à mobiliser et à rebondir est devenue essentielle pour la survie du PCF, qui s’interroge sur sa stratégie de long terme, notamment après des résultats décevants aux européennes.

Alors que le Parti communiste s’apprête à entrer dans une phase de réflexion, Roussel semble déterminer à rester un acteur clé. Toutefois, les critiques internes grandissent, et certains au sein du parti s’interrogent sur la direction qu’il souhaite prendre, notamment en vue du prochain congrès. Fabien Roussel, malgré la perte de son siège de député, se prépare à affronter de nouveaux défis pour conserver son influence à gauche.

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