La tension monte sur la Croisette à l’approche du 77e Festival de Cannes alors qu’un appel à la grève lancé par le collectif « Sous les écrans la dèche » menace de perturber les festivités. Ce mouvement, rare dans l’histoire du festival, vise à mobiliser l’ensemble des travailleurs du cinéma, notamment ceux des sections parallèles, pour exprimer leur mécontentement face à la précarité croissante de leurs métiers.
Réunis en assemblée générale, une cinquantaine de membres du collectif ont voté en faveur de cette grève, dénonçant le manque de reconnaissance de leur statut et les récentes réformes de l’assurance chômage qui les affectent directement. Parmi les professions concernées figurent des projectionnistes, programmateurs, attachés de presse et chargés d’accueil, tous confrontés à des conditions de travail de plus en plus instables.
L’appel à la grève ne remet pas en question la tenue du festival en tant que tel, mais il pourrait avoir un impact sur le déroulement de l’événement, avec des perturbations possibles dans l’organisation. Les revendications du collectif sont clairement exposées, notamment la demande d’une affiliation à une convention collective adaptée permettant de bénéficier du régime de l’intermittence du spectacle.
Alors que le Festival de Cannes s’apprête à accueillir une centaine de films et des dizaines de stars internationales, dont Meryl Streep, George Lucas et Adam Driver, cette mobilisation met en lumière les enjeux sociaux qui persistent dans l’industrie cinématographique. Malgré les menaces de grève récurrentes, le festival n’a été compromis qu’une seule fois par un mouvement social, lors de sa 21e édition en 1968, marquée par les événements de mai.
L’organisation du festival, présidée cette année par Greta Gerwig, n’a pas encore réagi officiellement à cet appel à la grève. Toutefois, l’histoire montre que le Festival de Cannes a toujours été le théâtre de débats sociaux et politiques, reflétant les tensions et les aspirations de la société.
Le collectif « Sous les écrans la dèche » insiste sur le fait que son objectif n’est pas de nuire aux films présentés ni de compromettre le prestige du festival, mais de faire entendre la voix des travailleurs du cinéma, souvent dans l’ombre des projecteurs. Leur demande d’une meilleure reconnaissance de leur statut et de conditions de travail plus stables résonne dans un contexte où l’industrie du cinéma est confrontée à des défis économiques et sociaux croissants.
À une semaine du coup d’envoi du Festival de Cannes, l’issue de cet appel à la grève reste incertaine, mais il est clair que la question de la précarité dans l’industrie cinématographique continuera d’être au cœur des débats, à Cannes comme ailleurs.