Apologie du terrorisme : une activiste de Nice écope de trois ans de prison, dont un ferme

04 novembre, 2024 / Entrevue

Amira Z., militante pro-palestinienne de 34 ans, cofondatrice de l’association « De Nice à Gaza », a été condamnée ce lundi par le tribunal correctionnel de Nice à trois ans de prison, dont un an ferme sous surveillance électronique et deux avec sursis, pour des propos virulents tenus sur les réseaux sociaux. Le tribunal a jugé cette mère de famille coupable de treize infractions, incluant apologie du terrorisme, apologie de crimes contre l’humanité, incitation à la haine et à la discrimination.

En détention provisoire depuis le 19 septembre, Amira Z. a été reconnue coupable d’avoir publié sur X (anciennement Twitter) plusieurs messages qui ont suscité l’indignation de la communauté juive et des organisations antiracistes. Parmi les déclarations incriminées : « Le 7 octobre, c’est de la légitime défense pour les Palestiniens », ou encore « Le Hamas n’a pas terminé son travail ». Elle a également utilisé des propos injurieux et antisémites, comme « Hitler a fait une grosse erreur, il aurait dû tous vous mettre dans les chambres à gaz », accompagnant une photo de drapeaux israéliens en flammes de la légende « Vous êtes combustibles ».

Lors du procès, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) et l’Organisation Juive Européenne (OJE) s’étaient constitués parties civiles, avec le soutien de plusieurs avocats. Outre la peine d’emprisonnement, Amira Z. a été condamnée à une interdiction d’éligibilité de dix ans et devra verser des dommages et intérêts totalisant 13 500 euros, ainsi qu’à publier à ses frais la décision de justice dans les journaux Le Monde et Nice-Matin.

Au cours de l’audience, l’activiste a tenté de s’excuser en pleurs, exprimant des regrets quant aux conséquences de ses propos, bien qu’elle n’ait pas renié leurs contenus. Elle a affirmé avoir voulu simplement attirer l’attention sur les souffrances vécues par les Palestiniens, tout en minimisant la portée de ses déclarations. Les associations et le tribunal ont néanmoins estimé que ses propos représentaient un danger pour la paix sociale et ont souligné la gravité de ses infractions, d’autant plus que la militante avait une large audience sur les réseaux sociaux.

Cette condamnation marque un point d’arrêt pour une figure controversée du militantisme pro-palestinien dans le sud de la France, connue pour ses prises de position virulentes et son influence grandissante dans les manifestations locales depuis octobre 2023.