Antoine Léaument (LFI) reconnaît « son propre racisme » à la Fête de l’Humanité
Lors de la Fête de l’Humanité, Antoine Léaument, député de La France Insoumise (LFI), a livré un témoignage personnel lors d’une table ronde, illustrant ce qu’il considère être une manifestation de racisme systémique. En réponse à des débats internes au sein de LFI, notamment après les critiques de François Ruffin sur les priorités du parti, Léaument a voulu partager une introspection sur son propre parcours en tant que militant.
Le député de l’Essonne a relaté une expérience de sa jeunesse, lorsqu’il était étudiant à Paris. Cherchant un logement dans des quartiers populaires, il avoue s’être senti en insécurité. «Quand je suis arrivé à Paris pour mes études, j’ai cherché un logement dans des endroits peu chers, où il y avait plein de gens qui n’avaient pas ma couleur de peau», a-t-il confié. «Et je me sentais en insécurité, je vous jure que c’est vrai. Pourtant, j’étais déjà militant de gauche», a-t-il ajouté.
Pour Léaument, ce sentiment d’insécurité, bien qu’il n’ait pas été accompagné d’actes ou de propos violents, relève du racisme systémique, une forme de racisme socialement construite et intériorisée. Il a ainsi évoqué comment la société et les médias contribuent à véhiculer des stéréotypes négatifs sur les quartiers populaires, nourrissant une perception biaisée de ces lieux. «On m’a appris que lorsque beaucoup de gens n’ont pas ma couleur de peau, c’est un quartier dangereux», a-t-il expliqué, dénonçant ainsi la manière dont ces préjugés se construisent.
Le député a également souligné la nécessité pour chacun de «prendre conscience» et de «déconstruire» ces comportements racistes enracinés, tout en critiquant le rôle des médias dans cette construction sociale. Selon lui, la couverture médiatique se concentre trop souvent sur des images négatives des quartiers populaires, comme «la voiture qui brûle», plutôt que de montrer «la solidarité» et le travail des associations pour améliorer les conditions de vie dans ces zones.
Cet appel à l’auto-réflexion intervient alors que les tensions grandissent au sein de LFI sur la manière d’aborder les questions de racisme et de sécurité. En prenant publiquement position, Antoine Léaument semble vouloir incarner un certain courant au sein de son parti, soucieux de maintenir une vigilance constante sur ces enjeux tout en prônant un discours critique sur la manière dont ils sont construits socialement.