Selon une enquête menée par Bloomberg, une quantité comprise entre 100 000 et 150 000 tonnes métriques de cuivre raffiné devrait être importée aux États-Unis dans les semaines à venir. Il s’agirait d’un niveau sans précédent, dépassant le précédent record de 136 000 tonnes métriques.
Les banques Goldman Sachs et Citigroup prévoient que les États-Unis imposeront des droits de douane de 25 % sur les importations de cuivre d’ici la fin de l’année.
Les entreprises cherchent à conclure un maximum de transactions sur le cuivre afin d’anticiper les effets des droits de douane attendus de l’administration Trump, qui pourraient perturber le marché et rediriger les expéditions de la Chine vers les États-Unis.
Le spécialiste saoudien du commerce international, Dr Fawaz Al-Alamy, a déclaré que les récentes mesures américaines visant à imposer des taxes sur les métaux auront un impact majeur sur la balance commerciale américaine et les relations commerciales internationales.
Dans une interview avec Al Arabiya Business, il a souligné que le déficit commercial américain en biens a atteint environ 1 100 milliards de dollars l’an dernier, dont 651 milliards avec la Chine, 235 milliards avec l’Union européenne, 53 milliards avec le Canada et 131 milliards avec le Mexique.
Ces chiffres, selon lui, ont poussé l’administration américaine à revoir sa politique tarifaire, avec une hausse prévue à 25 % sur les importations de fer, d’aluminium en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine, ainsi que sur le cuivre importé, notamment en provenance du Chili.
Le Dr Al-Alamy a précisé que le Chili est le plus grand exportateur de cuivre vers les États-Unis, suivi de quantités importantes provenant du Pérou, du Canada et du Mexique. Il a aussi suggéré que la baisse des exportations mexicaines pourrait être liée aux politiques tarifaires actuelles.
Il a également noté que cette orientation affectera les échanges au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), rappelant que les États-Unis maintenaient en moyenne des droits de douane de 2,1 % depuis leur adhésion à l’OMC, alors que la Chine et le Mexique appliquaient des tarifs bien plus élevés, profitant de leur statut de pays en développement.
Il a rappelé que le Canada, de son côté, impose de lourdes taxes sur les importations américaines, comme 275 % sur les produits laitiers, ce qui a irrité Washington et l’a poussé à instaurer des tarifs similaires pour équilibrer les échanges.
Concernant la Chine, le Dr Al-Alamy a noté qu’elle produit environ 40 % du cuivre raffiné mondial et en importe aussi d’importantes quantités. Il a ajouté que certaines cargaisons ont commencé à être redirigées de la Chine vers les États-Unis, en prévision de ces nouvelles taxes, ce qui pourrait déstabiliser les marchés mondiaux des matières premières.
Il a souligné que la Chine envisage à son tour d’augmenter les droits de douane sur les produits américains, mais que l’OMC l’a mise en garde contre le risque d’une guerre commerciale, qui nuirait aux économies chinoise et américaine. Ces tensions pourraient, selon lui, ralentir la croissance économique mondiale, avec un taux de croissance américain attendu à la baisse, passant de 2,2 % cette année à 1,6 % l’an prochain, accompagné d’un recul similaire au Canada et au Mexique.