Annie Genevard promet des résultats rapides pour l’agriculture française

Entrevue 1

Nommée ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard s’engage à offrir des premiers résultats tangibles « dans les semaines qui viennent ». Lors de la passation de pouvoir avec Marc Fesneau, la nouvelle ministre a promis d’« alléger la paperasse », « réduire les interdits » et de « redonner du bon sens aux règles ». Face à une agriculture en crise, elle a affirmé sa détermination à « soutenir ceux qui produisent » et à simplifier les normes.

Lors de son allocution, Genevard a pris la mesure de l’impatience des agriculteurs, promettant que « de premiers résultats se verront dans les cours de fermes » très rapidement. Elle s’est également engagée à poursuivre la loi d’orientation agricole, suspendue en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Elle a souligné l’importance de ne pas surinterpréter les normes européennes, citant l’exemple des pesticides utilisés pour la culture de betteraves sucrières, tout en affirmant la nécessité de proposer des solutions avant d’interdire certains produits.

Une ministre proche des agriculteurs

Annie Genevard, députée du Doubs et ancienne maire de Morteau, a un profil ancré dans la ruralité, atout majeur pour son nouveau poste. Elle s’est posée en défenseur indéfectible de tous les agriculteurs, quelles que soient leurs régions ou activités. Ses liens avec les zones montagneuses et les défis spécifiques, tels que les attaques de loups et les crises sanitaires, renforcent son image de ministre proche du terrain.

La ministre a mis l’accent sur des enjeux cruciaux, comme la gestion de l’eau et la baisse des rendements agricoles dans de nombreux secteurs. Elle a également fustigé les attaques contre les agriculteurs, les qualifiant de « procès très injustes », dénonçant des activistes qui dégradent les outils de production indispensables à la sécurité alimentaire.

Enfin, Genevard a promis de se rendre rapidement auprès des agriculteurs, prévoyant une visite au Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand. Elle s’est également montrée ouverte à discuter de la question des « prédateurs », allusion implicite au loup, qui reste un sujet hautement sensible dans le monde agricole.

Une position claire sur l’écologie et les normes

Annie Genevard a critiqué le « déclinisme » et la « décroissance », affirmant qu’elle incarnera une position ferme en faveur de la productivité agricole. En ciblant la surtransposition des normes européennes, elle a rappelé que « chaque fois que nous nous glorifions d’être plus vertueux, nous nous tirons une balle dans le pied ».

Proche du syndicat FNSEA, elle semble prête à adopter une approche pragmatique, en particulier sur les questions de productivité et de régulation, promettant de faire avancer la simplification normative rapidement.

Les attentes envers la nouvelle ministre sont immenses, et Genevard dispose de peu de temps pour répondre aux multiples défis qui l’attendent, de la surtransposition des normes à la menace du loup, en passant par les enjeux de souveraineté alimentaire. Sa capacité à maintenir le dialogue avec les syndicats agricoles et à apporter des solutions concrètes sera déterminante pour redonner confiance à un secteur en grande difficulté.

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