Le Festival du film francophone d’Angoulême, qui se tient chaque année à la fin de l’été, s’est imposé comme le rendez-vous incontournable de la rentrée cinématographique française. Pour sa 17e édition, le festival continue de jouer son rôle de baromètre, révélant les tendances et les nouveaux talents du cinéma francophone. Avec une programmation riche de 38 films répartis en 7 sections, cette édition met particulièrement à l’honneur la diversité et la jeunesse des réalisateurs, marquant un tournant pour le cinéma francophone.
Parmi les jeunes talents en compétition cette année, on retrouve Hassan Guerrar, dont le premier film « Barbès, little Algérie« explore la vie dans un quartier populaire de Paris pendant le confinement. Ce film, présenté en avant-première, est déjà salué pour sa sensibilité et son regard authentique sur les communautés immigrées. De même, la réalisatrice Lætitia Dosch propose « Le Procès du chien », un film décalé et audacieux qui interroge la place des animaux dans la société, et qui a déjà fait parler de lui en remportant la Palm Dog au dernier Festival de Cannes. Ces œuvres, réalisées par de jeunes cinéastes, témoignent de l’évolution du cinéma francophone, qui aborde des sujets contemporains avec une perspective nouvelle.
Le jury de cette année, présidé par la comédienne Kristin Scott Thomas, devra départager dix films en lice pour le Valois de diamant, dont « À bicyclette » de Mathias Mlekuz, un film poignant inspiré d’une histoire personnelle tragique. Ce film, qui retrace un pèlerinage à vélo en hommage à un fils disparu, a déjà suscité une forte émotion parmi les spectateurs. D’autres films, comme « La Vallée des fous » de Xavier Beauvois, avec Jean-Paul Rouve dans le rôle principal, abordent des thèmes intenses comme la lutte contre l’alcoolisme, avec une approche à la fois sérieuse et surprenante.
Le Festival d’Angoulême n’est pas seulement une vitrine pour ces nouveaux talents, mais aussi un lieu d’échange direct entre les artistes et le public. Les projections, qui se déroulent dans plusieurs cinémas de la ville, comme le CGR et l’Espace Franquin, sont suivies de discussions informelles où les spectateurs peuvent interagir avec les réalisateurs et les acteurs. Cette proximité unique fait le charme de l’événement, attirant un public fidèle et passionné, qui contribue à faire de ce festival un véritable « banc d’essai » pour les films de la rentrée.
Alice Leroy