À l’approche des élections européennes, les réseaux sociaux deviennent le théâtre d’une nouvelle forme de manipulation politique. Sous les identités d’ Amandine le Pen et Léna Maréchal, deux comptes TikTok ont émergé, soutenant ouvertement Jordan Bardella et Marion Maréchal, en utilisant une technique sophistiquée d’intelligence artificielle.
Ces faux comptes se présentent comme des membres de la famille Le Pen, reprenant le visage de figures politiques connues, mais dans une version rajeunie et séduisante. Utilisant le procédé connu sous le nom de “Deepfake”, les créateurs de ces comptes parviennent à superposer les visages des personnalités sur d’autres personnes, créant ainsi une illusion de réalité troublante.
Malgré leur aspect fictif, ces comptes ont réussi à rassembler une importante communauté, avec plus de 30 000 abonnés chacun. Leur contenu, soigneusement conçu pour correspondre aux codes esthétiques de TikTok, mêle musiques à la mode, chorégraphies entraînantes et messages politiques subtils. Des descriptions telles que “La robe que je vais porter pour la victoire de Jordan” ou des références au futur triomphant témoignent de leur engagement politique.
Si certains ont d’abord pris ces comptes pour des parodies destinées à ridiculiser certaines idées politiques, il apparaît que leur impact est inverse. En effet, ils parviennent à séduire une partie de la jeunesse, comme en témoignent les commentaires enthousiastes laissés sous les vidéos.
Cependant, cette manipulation suscite également des réactions de condamnation. Des voix se sont élevées pour dénoncer cette utilisation trompeuse de l’intelligence artificielle à des fins politiques. Philippe Olivier, eurodéputé, a affirmé son désaccord avec ce type de pratiques, soulignant que la représentation altérée des personnalités politiques ne correspond pas à la vision de la famille Le Pen.
Du côté de Reconquête, Sarah Knafo, conseillère, a déclaré avoir signalé le compte “Léna Maréchal”, bien que aucune action en justice n’ait encore été engagée par les parties concernées.
TikTok a finalement réagi en supprimant ces comptes, arguant qu’ils violaient les règles de la plateforme concernant les contenus générés par l’intelligence artificielle. Cette affaire soulève des questions sur l’utilisation éthique de l’IA dans le domaine politique et met en lumière les défis posés par la désinformation en ligne à l’approche des élections.