Allemagne : Olaf Scholz face à une crise politique sans précédent
Le chancelier allemand Olaf Scholz fait face à une crise politique majeure suite à l’effondrement de sa coalition tripartite, composée des sociaux-démocrates (SPD), des Verts et des libéraux du FDP. Après des mois de désaccords internes, cette alliance hétéroclite a explosé, poussant le chancelier à limoger le ministre des Finances, Christian Lindner, et à demander aux députés de voter pour la tenue d’élections anticipées.
Un gouvernement en éclats : une coalition en rupture
La coalition au pouvoir depuis fin 2021 n’a pas survécu aux tensions croissantes entre les trois partis sur la politique économique et budgétaire. Les sociaux-démocrates du chancelier Scholz prônaient des dépenses publiques pour soutenir une économie en difficulté, tandis que les libéraux de Christian Lindner défendaient une stricte discipline budgétaire et s’opposaient fermement aux hausses de dépenses.
Mercredi soir, la situation a atteint son paroxysme lorsque Scholz a limogé Lindner, provoquant le retrait de l’ensemble des ministres libéraux, à l’exception de Volker Wissing, ministre des Transports, qui a décidé de rester dans le gouvernement tout en quittant le FDP. Ce limogeage marque une rupture historique dans la politique allemande, où les coalitions se défont rarement.
Cette crise survient alors que l’Allemagne fait face à une récession imminente et que l’élection de Donald Trump à la présidence américaine inquiète l’Europe. L’arrivée au pouvoir de Trump, réputé pour ses positions protectionnistes, pourrait aggraver la situation économique en Europe et augmenter les tensions transatlantiques. Scholz espérait que cette nouvelle donne internationale renforcerait la cohésion de la coalition, mais l’effet inverse s’est produit.
Un vote de confiance en janvier pour débloquer la situation
Olaf Scholz prévoit de soumettre un vote de confiance au Parlement le 15 janvier. En cas de vote défavorable, des élections législatives anticipées pourraient se tenir dès mars 2025, avançant ainsi le calendrier initialement prévu pour septembre. Friedrich Merz, chef de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), principal parti d’opposition, est donné favori dans les sondages, tandis que l’extrême droite (AfD) se tient en embuscade avec des scores en forte hausse.
La rupture de la coalition allemande témoigne des difficultés actuelles à gouverner dans un contexte économique tendu et face à des enjeux internationaux imprévisibles. Les décisions à venir du Bundestag détermineront si Scholz et son gouvernement peuvent encore maintenir le cap ou si l’Allemagne devra se préparer à des élections anticipées qui redéfiniront le paysage politique national et européen pour les années à venir.