Allemagne : Olaf Scholz, candidat unique du SPD : une victoire en demi-teinte
Olaf Scholz reste officiellement le candidat du Parti social-démocrate (SPD) pour les élections législatives allemandes prévues le 23 février prochain. Une confirmation qui survient après une semaine tumultueuse marquée par des remises en question internes et l’émergence de son ministre de la Défense, Boris Pistorius, comme rival potentiel. Jeudi soir, Pistorius a mis fin à toute spéculation en annonçant qu’il renonçait à briguer la chancellerie, mettant un terme aux débats qui menaçaient de fracturer le SPD.
« Je ne suis pas disponible pour la candidature au poste de chancelier », a déclaré Boris Pistorius dans une vidéo publiée sur YouTube par le SPD. Dans cette déclaration, le ministre de la Défense, personnalité politique la plus populaire du pays, a renouvelé son soutien à Olaf Scholz, qualifiant ce dernier de « chancelier excellent » et de « bon candidat à la chancellerie ». Pistorius a également insisté sur la nécessité de clore les divisions internes afin de concentrer les efforts sur la campagne électorale.
Un SPD en crise face à des sondages défavorables
Cette décision intervient dans un contexte difficile pour le SPD, crédité de seulement 14 % des intentions de vote, selon un sondage réalisé pour la chaîne ARD. Un score historiquement bas qui place le parti au même niveau que les écologistes et bien derrière l’opposition conservatrice, en tête avec 33 %, et l’extrême droite, à 19 %. Ces chiffres inquiétants ont alimenté les critiques contre Olaf Scholz au sein de son propre camp. Certains élus avaient appelé à remplacer le chancelier sortant par Boris Pistorius, perçu comme un candidat plus solide, soutenu par 60 % des Allemands, contre seulement 21 % pour Scholz.
Malgré ce contexte défavorable, Olaf Scholz se maintient, bien que fragilisé. « Cet épisode a provoqué une incertitude croissante dans le SPD ainsi que des irritations parmi les électeurs », a admis Boris Pistorius, tout en précisant qu’il n’avait jamais souhaité être à l’origine de ces discussions.
Une campagne sous pression
Le SPD se prépare désormais à une campagne électorale complexe. La chute de la coalition gouvernementale début novembre, causée par le départ du parti libéral FDP sur fond de divergences liées à la gestion de la crise économique, a précipité les législatives anticipées. Dans ce contexte, Olaf Scholz tente de repositionner sa candidature en misant sur son approche prudente dans le soutien militaire à l’Ukraine, une stratégie qui divise.
S’appuyant sur le pacifisme encore fortement ancré dans l’opinion publique allemande, Scholz s’oppose à la fourniture de missiles à longue portée à l’Ukraine, un choix approuvé par 61 % des Allemands mais critiqué par ses alliés occidentaux et ses adversaires politiques. « Les citoyens devront décider si le cap de soutien déterminé mais prudent que je défends peut être maintenu ou non », a-t-il affirmé cette semaine.
Une victoire incertaine
Pour Olaf Scholz, la route vers un second mandat s’annonce semée d’embûches. Si le retrait de Boris Pistorius marque une victoire temporaire, sa faible popularité et les divisions internes de son parti pèsent lourdement sur ses chances de succès. Il lui reste peu de temps pour inverser la tendance et convaincre les électeurs que son leadership peut encore offrir un avenir au SPD, malgré les perspectives électorales peu engageantes.