Le futur chancelier allemand, Friedrich Merz, a conclu un accord de principe avec les sociaux-démocrates pour un net durcissement des règles migratoires en Allemagne. Parmi les mesures phares, l’instauration de refoulements systématiques aux frontières communes pour les migrants sans papiers, y compris pour les demandes d’asile. « Dès le premier jour de notre gouvernement, nous allons renforcer massivement les contrôles aux frontières », a déclaré Merz, qui veut accélérer les expulsions et donner plus de pouvoirs à la police fédérale pour détenir les étrangers en situation irrégulière.
Ce tournant sécuritaire intervient après une campagne électorale dominée par la question migratoire, dans un climat marqué par plusieurs attaques meurtrières impliquant des étrangers en situation illégale. Ces événements ont favorisé la montée en puissance de l’AfD, parti anti-immigration qui a obtenu un score historique de 20 % aux législatives. Merz considère qu’un durcissement de la politique migratoire est indispensable pour contenir cette poussée populiste.
Outre les refoulements, le futur gouvernement prévoit de suspendre le regroupement familial pour les bénéficiaires de la protection subsidiaire, ces demandeurs d’asile déboutés mais non expulsables en raison des risques dans leur pays d’origine. Cette mesure vise à réduire l’arrivée de nouveaux migrants par le biais de la réunification familiale, une des principales portes d’entrée en Allemagne ces dernières années.
Cette nouvelle orientation marque une rupture nette avec l’ère Merkel, durant laquelle l’Allemagne avait accueilli plus d’un million de réfugiés, notamment syriens et afghans. Avec ce programme, Friedrich Merz affirme vouloir « restaurer l’ordre et la sécurité », dans un pays où l’opinion publique semble de plus en plus favorable à des politiques migratoires restrictives.
