Le ministère de la Défense allemand a annoncé ce mercredi suspendre son activité sur la plateforme X (anciennement Twitter), invoquant l’impossibilité croissante d’y mener « un échange objectif d’arguments ». À compter du 15 janvier, le compte officiel du ministère sera mis en veille et ne publiera plus de contenu proactif, sauf en cas de campagne de désinformation nécessitant une réaction.
Cette décision marque une première parmi les ministères régaliens en Allemagne. Depuis son rachat par Elon Musk en 2022, X est régulièrement critiqué pour sa gestion de la modération, accusé de faciliter la diffusion de fausses informations et de favoriser des discours haineux. Musk, fervent défenseur de la liberté d’expression, a récemment suscité l’indignation en exprimant des soutiens publics à l’AfD, parti d’extrême droite allemand.
Plusieurs institutions allemandes ont déjà quitté la plateforme, à l’image de la Cour fédérale de justice, de syndicats tels que Verdi, et d’une soixantaine d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Des clubs de football, comme le Werder Brême et Sankt Pauli, ainsi que des enseignes comme Aldi Nord, ont également cessé leur activité sur X ces derniers mois.
Le gouvernement allemand, jusque-là partisan d’une présence sur X pour « aller là où les citoyens s’informent », pourrait réévaluer sa stratégie. En début d’année, le porte-parole du gouvernement, Steffen Hebestreit, indiquait que cette question faisait l’objet d’un examen constant.
Cette vague de départs reflète une inquiétude croissante face à la dérive de la plateforme, désormais perçue par certains comme un terrain propice à la haine, la désinformation et la propagande idéologique.