Ce dimanche 8 septembre 2024, Abdelmadjid Tebboune a été réélu président de l’Algérie avec un score écrasant de 94,65 % des voix. Le président sortant, âgé de 78 ans, entame ainsi son second mandat après avoir récolté 5,32 millions de votes sur un total de 5,6 millions exprimés, selon l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie).
Cependant, ce scrutin a été caractérisé par une participation relativement faible. Le taux de participation officiel, bien que supérieur à celui de 2019, reste controversé. Mohamed Charfi, président de l’Anie, a initialement communiqué un taux de 48,03 % à la fermeture des bureaux de vote, un chiffre qui a soulevé des questions sur la transparence du processus électoral. Ce chiffre contraste avec les estimations faites par des membres de l’opposition, qui situent la participation réelle autour de 23 %.
En lice contre Tebboune, deux autres candidats : Abdelaali Hassani, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), et Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS). Le premier a obtenu 3,17 % des suffrages, tandis que le second a recueilli 2,16 %.
Le scrutin a fait l’objet de critiques de la part du MSP, qui a dénoncé des « violations » et des pressions exercées sur les responsables des bureaux de vote pour gonfler les résultats. Le parti a également exprimé des doutes sur la manière dont le taux de participation a été calculé, accusant l’Anie d’utiliser un « terme étrange » pour justifier un taux artificiellement élevé. Les réseaux sociaux algériens ont également été le théâtre de nombreuses critiques, où des citoyens et militants ont évoqué une fraude électorale à grande échelle.
Malgré les soupçons et la contestation, Tebboune bénéficie du soutien des quatre principales formations politiques du pays, garantissant ainsi sa réélection. Quant à l’opposition, elle souligne la faible mobilisation des Algériens pour ce scrutin, illustrant un fossé grandissant entre le pouvoir et une partie de la population.
Cette élection, bien que saluée par les médias d’État, reste entachée de soupçons de fraude et de critiques sur la légitimité du processus électoral. Le défi pour Abdelmadjid Tebboune sera désormais de restaurer la confiance de ses concitoyens dans les institutions et de relancer l’économie du pays dans un contexte social et politique tendu.