Aide médicale d’État : Michel Barnier cède au RN et réduit les soins pour les sans-papiers
Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé, dans un entretien publié ce jeudi par Le Figaro, une réforme de l’Aide médicale d’État (AME) qui prévoit une réduction significative des soins pris en charge pour les sans-papiers. Cette décision, largement soutenue par la droite conservatrice et le Rassemblement national (RN), marque une inflexion notable dans la politique gouvernementale.
Une réforme pour limiter les abus
Sans aller jusqu’à la suppression de l’AME, comme le réclame une partie de la droite, Michel Barnier a affirmé que le « panier de soins » pris en charge par ce dispositif sera « sensiblement diminué ». Cette réforme, prévue pour l’année prochaine, vise également à « éviter les abus et les détournements », s’appuyant sur les recommandations d’un rapport récemment publié par Patrick Stefanini, conseiller départemental des Yvelines, et Claude Évin, ancien ministre de la Santé.
L’AME, dispositif permettant aux personnes en situation irrégulière de bénéficier de soins médicaux gratuits, est régulièrement critiquée par les oppositions de droite, qui dénoncent son coût et ses possibles dérives. Dans un communiqué publié ce jeudi, le RN a salué une première victoire mais continue de demander une réduction « drastique » des dépenses liées à l’AME.
La pression de la droite et du RN
Cette annonce intervient dans un contexte tendu pour le gouvernement. Michel Barnier doit affronter la menace d’une motion de censure que le RN pourrait voter aux côtés de la gauche si leurs exigences ne sont pas satisfaites. Jordan Bardella, président du RN, a salué sur les réseaux sociaux cette décision comme un premier pas, tout en réclamant d’autres concessions sur des dossiers clés, tels que le déremboursement des médicaments ou l’instauration d’un moratoire sur toute hausse d’impôts.
Le Premier ministre a également dû faire marche arrière sur une autre mesure controversée : la hausse des taxes sur l’électricité. En revenant à des niveaux d’imposition antérieurs au bouclier tarifaire, il espère permettre une « baisse des prix de l’électricité de 14 % ». Cette décision, qui vise à désamorcer les critiques liées au pouvoir d’achat, est perçue par certains comme une victoire supplémentaire pour l’opposition.
Un gouvernement sous pression
Entre tensions budgétaires, revendications sociales et exigences politiques, Michel Barnier tente de maintenir l’équilibre pour éviter une crise gouvernementale majeure. La motion de censure liée au budget de la Sécurité sociale pourrait être un point de bascule. En parallèle, le soutien du RN à la gauche pour abroger la réforme des retraites, toujours décriée, souligne l’isolement croissant de l’exécutif.
Avec ces annonces, Michel Barnier espère calmer les oppositions tout en rassurant son aile centriste, mais ces concessions pourraient renforcer l’image d’un gouvernement cédant face à la pression politique.