« Afghanistan : No Woman’s Land » – Un témoignage saisissant sur les droits des femmes sous le régime taliban

Entrevue 1

L’exposition Afghanistan : No Woman’s Land, présentée au Réfectoire des Cordeliers à Paris jusqu’au 18 novembre 2024, offre un regard intime sur les conditions de vie imposées aux femmes en Afghanistan depuis la reprise du pouvoir par les talibans. Réalisée par la photographe Kiana Hayeri et la chercheuse Mélissa Cornet, cette exposition rend hommage aux femmes afghanes par des témoignages visuels puissants, témoignant des restrictions de liberté et des actes de résistance discrète qui marquent leur quotidien.

Fruit d’une enquête de plusieurs mois à travers sept provinces afghanes, No Woman’s Land dresse le portrait de femmes de tous âges contraintes de vivre sous un régime qui leur retire les droits les plus élémentaires : accès à l’éducation, travail, liberté de mouvement. Les images, souvent capturées à l’intérieur de maisons pour préserver l’anonymat des femmes, illustrent leur résilience dans un pays où les filles et les femmes se voient désormais interdites d’éducation secondaire et supérieure, reléguées à des écoles clandestines.

L’exposition dévoile également des scènes où ces femmes bravent les interdits pour célébrer des moments de joie en privé, un acte de défiance aux lois talibanes. L’un des clichés marquants montre un groupe d’adolescentes fêtant un anniversaire dans l’intimité d’une maison, loin des regards des autorités. Pour Mélissa Cornet, « ces actes de joie sont une forme de résistance contre l’obscurité imposée ». Dans le même esprit, l’exposition présente les témoignages de journalistes et d’enseignantes qui continuent, malgré les risques, à défendre les droits des femmes et des filles.

Grâce au soutien du Prix Carmignac du photojournalisme, Afghanistan : No Woman’s Land participe à une campagne de sensibilisation pour une reconnaissance juridique internationale de l’« apartheid fondé sur le genre », permettant de dénoncer la répression des femmes dans des régimes oppressifs. En collaboration avec Amnesty International, cette exposition s’inscrit dans un engagement plus large pour la défense des droits humains, espérant susciter un soutien international renforcé pour les Afghanes.

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