Affaire PSG : des SMS impliquant Gérald Darmanin confirment son intervention dans le transfert de Neymar
Selon des informations révélées par Mediapart, l’enquête sur les « barbouzeries » au sein du Paris Saint-Germain (PSG) a pris un nouveau tournant avec la découverte de messages compromettants. Des SMS échangés entre Gérald Darmanin, alors ministre des Comptes publics, et Hugues Renson, ancien député et proche du club parisien, mettent en lumière l’implication directe du ministre dans le dossier fiscal lié au transfert de Neymar en 2017.
Le 25 janvier 2024, lors d’une perquisition au domicile de Hugues Renson, les enquêteurs ont mis la main sur une série de messages révélant l’intervention de Gérald Darmanin pour favoriser le club, propriété du Qatar, lors de ce transfert historique de 222 millions d’euros. Ces messages, publiés également par L’Équipe et Le Monde, confirment les premières révélations de Mediapart sur la collusion entre l’ancien ministre et le PSG.
Dans un SMS adressé à Renson, Darmanin exprime son suivi du dossier : « Ça avance », écrit-il, en référence aux discussions en cours concernant les avantages fiscaux pour le club. Il est également confirmé que Jérôme Fournel, directeur de cabinet de Darmanin à l’époque et aujourd’hui directeur de cabinet du Premier ministre Michel Barnier, a joué un rôle clé dans l’instruction du dossier.
Un soutien discret mais décisif pour le PSG
L’affaire remonte à juillet 2017, peu avant l’officialisation du transfert de Neymar. À cette époque, le PSG cherchait à obtenir une exonération d’impôts et de cotisations sociales sur cette transaction, un enjeu fiscal considérable estimé entre 67 et 224 millions d’euros. Les échanges entre Darmanin et Hugues Renson montrent une mobilisation active du ministre pour répondre aux inquiétudes du club.
Le 24 juillet 2017, Hugues Renson, après une rencontre avec Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG, sollicite Gérald Darmanin par SMS : « Je suis avec Nasser, très inquiet à propos de sa grosse opération […] Il serait dommage que l’opération ne se fasse pas… ». À peine quelques heures plus tard, Darmanin réagit et met en action son directeur de cabinet, Jérôme Fournel, pour fournir des conseils au PSG sur la manière d’éviter les cotisations sociales.
Cette intervention ministérielle semble avoir porté ses fruits. En quelques jours, les autorités fiscales de Bercy et l’Urssaf Île-de-France délivrent des documents qui confirment que le PSG n’aura ni impôts ni cotisations à payer sur cette opération. L’enquête judiciaire, toujours en cours, cherche à déterminer si cette aide pourrait constituer un cas de trafic d’influence.
Des ramifications politiques et judiciaires
L’affaire Darmanin-PSG s’est complexifiée depuis février 2024 avec l’ouverture d’une enquête distincte pour trafic d’influence. Jérôme Fournel, à présent une figure incontournable du gouvernement Macron, est directement impliqué dans ce scandale qui prend une tournure politiquement explosive.
D’autres personnalités comme Jean-Martial Ribes, ancien directeur de la communication du PSG, sont également mises en cause. Ce dernier a été mis en examen, bien qu’il réfute toute implication dans ces discussions. De son côté, Hugues Renson, mis en examen pour trafic d’influence dans l’affaire des « barbouzeries » du PSG, doit répondre à des accusations de favoritisme envers le club, notamment pour avoir facilité l’accès à des places VIP et tenté de se faire embaucher par le PSG.
Malgré ces accusations, l’avocat de Renson, Me Mario Stasi, défend l’ancien député en affirmant qu’il n’a commis aucun acte illégal dans ses fonctions. « Il n’y a jamais eu de lien, de contrepartie, de dépendance », a-t-il affirmé, réfutant tout échange de faveurs.
L’affaire PSG/Darmanin révèle des pratiques d’influence à haut niveau et soulève de graves questions sur l’intégrité des relations entre politique et sport. Alors que l’enquête judiciaire se poursuit, la responsabilité des protagonistes, dont Gérald Darmanin, continue de faire l’objet d’un examen minutieux.