Affaire PPDA : « La direction de TF1 a raté quelque chose », admet Robert Namias

08 novembre, 2024 / Entrevue

Près de 40 femmes ont témoigné en justice, accusant Patrick Poivre d’Arvor de viols et d’agressions sexuelles. Dans le cadre de la commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma et l’audiovisuel, Robert Namias, ancien directeur de l’information de TF1, a reconnu ce jeudi 7 novembre 2024 des manquements dans la gestion de ces accusations.

Des accusations nombreuses et une responsabilité admise

À 77 ans, l’ex-présentateur vedette de TF1, surnommé PPDA, est mis en examen pour des faits présumés de viol et d’agression sexuelle. Les accusations à son encontre se sont multipliées depuis 2021, avec une première plainte déposée par l’autrice Florence Porcel, qui l’accuse de l’avoir violée à deux reprises. Selon Namias, les accusations toucheraient près de 70 à 80 femmes, bien que les incidents n’aient pas tous eu lieu dans les locaux de TF1.

Face à la commission d’enquête, Robert Namias a admis que la direction de TF1 avait « forcément raté quelque chose ». « Le contexte n’était pas le même à l’époque », a-t-il tenté de justifier, affirmant n’avoir jamais été informé de ces faits.

Les témoignages s’accumulent, dénonçant des comportements de harcèlement de la part de PPDA, perçus comme connus mais jamais sanctionnés au sein de la chaîne. La députée Estelle Youssouffa, elle-même ancienne journaliste à LCI, filiale du même groupe, a affirmé que « le harcèlement de PPDA était parfaitement connu » des équipes.

Lorsqu’il a été interrogé sur la perquisition policière effectuée en 2005 dans le bureau de PPDA, suite à une plainte pour viol déposée par Caroline Merlet, Namias a nié avoir été informé, ajoutant : « il n’y a aucune trace de cette visite ».

Un environnement moins conscient des violences sexuelles

Namias a rappelé que, durant les années 80-90 et jusqu’aux années 2000, les questions de harcèlement sexuel étaient souvent ignorées ou mal comprises. Il a cependant concédé qu’un employé soupçonné de telles accusations aurait dû quitter l’entreprise immédiatement.

Aujourd’hui, deux enquêtes sont en cours contre Patrick Poivre d’Arvor, qui continue de nier les faits qui lui sont reprochés.