Le rappeur MHD, de son vrai nom Mohamed Sylla, comparaît cette semaine devant la cour d’assises du Val-de-Marne à Créteil, dans le cadre de son procès en appel pour le meurtre de Loïc Kamtchouang en 2018. Condamné en première instance à douze ans de réclusion criminelle, il avait toujours nié son implication dans cette affaire de règlement de comptes entre bandes rivales.
L’audience a débuté mardi après-midi, avec l’interrogatoire des accusés, dont trois comparaissent libres. Les réquisitions du parquet sont attendues ce jeudi, avant un verdict prévu vendredi. Comme en première instance, la loi du silence domine, les témoins peinant à livrer des éléments concrets. L’un des coaccusés a ainsi qualifié de « rumeur » la présence de MHD sur les lieux du crime, alors que plusieurs témoignages l’avaient désigné.
Les faits remontent à la nuit du 5 au 6 juillet 2018. La victime, âgée de 23 ans, avait été renversée volontairement par une Mercedes, puis violemment agressée à coups de couteau par un groupe d’individus dans le 10e arrondissement de Paris. Cette attaque s’inscrivait dans un conflit entre jeunes de la cité des Chaufourniers (« cité rouge ») et ceux du quartier voisin de la Grange aux Belles.
Cette affaire a gravement freiné la carrière de MHD, considéré comme le pionnier de l' »afro-trap », un mélange de hip-hop et de musiques africaines qui l’avait propulsé sur le devant de la scène musicale. Son avenir se joue désormais devant la justice, alors que la cour d’appel devra trancher entre une confirmation, une réduction ou une annulation de sa condamnation.