Cinq ans après l’affaire qui a fait chuter Benjamin Griveaux, la justice a tranché en faveur d’Alexandra de Taddeo. Ce vendredi, la cour d’appel de Paris a relaxé la jeune femme, qui avait été condamnée en première instance à six mois de prison avec sursis pour atteinte à la vie privée et diffusion d’images à caractère sexuel. Cette décision vient contredire le jugement initial et s’oppose à l’avis du parquet général, qui demandait la confirmation de la peine.
En février 2020, des vidéos intimes de Benjamin Griveaux, alors candidat LREM à la mairie de Paris, avaient été publiées sur le site Pornopolitique. À la suite du scandale, le député avait renoncé à sa campagne, dénonçant des « attaques ignobles mettant en cause (sa) vie privée ». L’artiste russe Piotr Pavlenski, connu pour ses performances provocatrices et compagnon d’Alexandra de Taddeo, avait revendiqué la diffusion des images, expliquant vouloir dénoncer « l’hypocrisie dégoûtante » de l’homme politique.
L’enquête a établi que ces vidéos avaient été envoyées en 2018 par Benjamin Griveaux à Alexandra de Taddeo lors d’une brève relation et qu’elle les avait conservées. La jeune femme a toujours nié toute implication dans leur publication, affirmant que les fichiers avaient été subtilisés sur son ordinateur par Piotr Pavlenski. Ce dernier, condamné à six mois de prison ferme sous bracelet électronique, n’avait pas fait appel de sa peine.
Rejugée seule en appel, Alexandra de Taddeo a maintenu sa version des faits. Cette fois, les juges ont estimé qu’elle n’avait commis aucune infraction pénale. « C’est une décision juste et je suis contente qu’on reconnaisse que je ne suis pas co-auteure du projet », a-t-elle réagi après le délibéré. Son avocate, Me Noémie Saidi-Cottier, a salué une décision conforme à la loi, soulignant que la cour d’appel avait appliqué le Code pénal avec rigueur.
L’affaire Griveaux, qui avait marqué un tournant dans l’usage des réseaux sociaux et l’exposition de la vie privée des personnalités publiques, trouve ainsi une conclusion judiciaire partielle. Reste à savoir si cette décision relancera le débat sur la protection des données personnelles et les limites de la liberté d’expression à l’ère du numérique.