Le procès de l’ancien président de la Fédération espagnole de football, Luis Rubiales, accusé d’avoir embrassé de force l’attaquante Jenni Hermoso lors du sacre mondial de l’Espagne en 2023, s’est achevé vendredi après neuf jours d’audience. Le tribunal de San Fernando de Henares (Madrid) a mis son jugement en délibéré, sans préciser de délai.
Le parquet a requis deux ans et demi de prison contre Rubiales : un an pour agression sexuelle et un an et demi pour coercition, estimant qu’il a exercé des pressions sur Hermoso pour minimiser l’incident. Trois autres prévenus, dont l’ancien sélectionneur Jorge Vilda, sont également poursuivis pour des tentatives d’intimidation envers la joueuse. La défense, elle, plaide la relaxe, affirmant que le baiser relevait d’une « conduite inappropriée », mais non criminelle.
Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, toute agression sexuelle inclut désormais les actes non consentis, y compris les baisers forcés. Lors de son témoignage, Jenni Hermoso a exprimé son « dégoût » et dénoncé des pressions incessantes pour étouffer l’affaire. De son côté, Rubiales a maintenu que la joueuse lui avait donné son accord, sans convaincre le parquet.
Ce procès, qui a captivé l’Espagne et relancé le débat sur les violences sexistes dans le sport, marque un tournant dans la lutte pour le respect du consentement et l’égalité hommes-femmes. La décision du tribunal, attendue dans les prochaines semaines, sera déterminante pour l’avenir de Rubiales et la perception des violences sexuelles dans le football.