Le Premier ministre François Bayrou se rend ce samedi 15 février à Bétharram pour rencontrer l’association des victimes du scandale de violences sexuelles impliquant l’établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce déplacement intervient alors que l’affaire suscite de vives tensions, notamment autour du rôle qu’aurait pu jouer Bayrou lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale.
Depuis un an, le parquet de Pau enquête sur plus d’une centaine de plaintes déposées pour des faits présumés d’agressions sexuelles, de violences et de viols commis entre les années 1950 et 1990. Le Premier ministre, accusé par certains d’avoir couvert l’affaire, avait déjà échangé mercredi avec le porte-parole du collectif de victimes, Alain Esquerre. Il devrait profiter de cette visite pour annoncer des mesures concernant la lutte contre les violences sexuelles dans les établissements scolaires.
Mediapart a récemment révélé des documents suggérant que Bayrou aurait eu connaissance de certaines accusations dès les années 1990, ce que l’intéressé dément. En 1998, il aurait rencontré le juge chargé d’une affaire de viol impliquant l’institution. Pourtant, devant l’Assemblée nationale, il a affirmé cette semaine n’avoir « jamais été averti des faits ayant donné lieu à des plaintes ou signalements ».
Parallèlement, le ministère de l’Éducation nationale a demandé au rectorat de Bordeaux d’inspecter le collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram pour évaluer son fonctionnement actuel. Cette affaire met François Bayrou sous pression, alors que les victimes attendent des réponses et que l’opposition l’accuse d’avoir entretenu l’omerta autour de l’établissement.
