Adnan Kassar, autrefois icône de l’équitation en Syrie, a vu sa vie basculer après avoir humilié l’un des membres les plus puissants de la famille dirigeante. Dans un témoignage bouleversant accordé à Sky News, il revient sur son calvaire de 20 ans derrière les barreaux, une descente aux enfers déclenchée par un exploit sportif : avoir surpassé Bassel al-Assad, le frère aîné du dictateur syrien déchu, Bachar al-Assad.
Champion respecté et figure emblématique du sport syrien, Adnan Kassar menait une carrière prometteuse jusqu’à ce jour fatidique où il a devancé Bassel al-Assad lors d’une compétition équestre. Ce triomphe, au lieu de renforcer son prestige, a signé le début de sa chute.
Bassel al-Assad, considéré comme l’héritier présumé du régime à l’époque, n’a pas supporté cette défaite publique. Selon Adnan Kassar, cet affront a suscité la colère et l’humiliation de l’élite au pouvoir, transformant une performance sportive en une condamnation à l’exil carcéral.
Arrêté peu après sa victoire, Adnan Kassar a été jeté en prison sans véritable procès ni explications officielles. Pendant deux décennies, il a enduré des conditions de détention inhumaines, marqué par la torture, l’isolement et les privations.
Dans son entretien, il décrit des cellules surpeuplées, des interrogatoires brutaux et l’anxiété permanente de ne pas savoir si la liberté ou la mort viendrait d’abord. Son témoignage met en lumière l’ampleur de la répression exercée par le régime syrien pour écraser toute forme de défi ou d’humiliation perçue à l’encontre des Assad.
Libéré après 20 ans d’enfer, Adnan Kassar reste marqué par les cicatrices physiques et psychologiques de son incarcération. Son récit illustre non seulement la brutalité du régime syrien, mais aussi la fragilité des libertés individuelles dans un système dominé par la peur et l’autoritarisme.
Aujourd’hui, il cherche à reconstruire sa vie tout en portant la voix de ceux qui, comme lui, ont été réduits au silence. Son histoire résonne comme un cri d’alarme contre les abus de pouvoir et l’injustice, rappelant que même un triomphe sportif peut devenir un acte de défi dangereux dans un régime totalitaire.