Acquittement de Bernard Pallot pour le meurtre de sa femme malade : le parquet général fait appel

02 novembre, 2024 / Service Actu / Politique

Deux jours après l’acquittement de Bernard Pallot, jugé pour l’assassinat de son épouse malade, le parquet général de Reims a décidé de faire appel. L’homme de 78 ans, qui avait admis avoir étranglé sa femme, Suzanne, afin de « mettre fin à ses souffrances », devra à nouveau comparaître devant une cour d’assises.

Lors de son procès à Troyes, la cour d’assises de l’Aube avait acquitté Bernard Pallot, bien qu’il ait reconnu les faits. La décision des jurés, influencée par le contexte de « contrainte morale » et de « détresse psychologique » dans lequel il se trouvait, a suscité de vives réactions. La cour avait pris en compte l’état de santé dégradé de Suzanne Pallot, souffrant de multiples pathologies, ainsi que la demande explicite de cette dernière de mettre fin à sa vie. La lettre trouvée à côté de son corps, dans laquelle elle déclarait souhaiter « être soulagée de ses souffrances incurables », avait également joué un rôle clé dans le verdict.

L’avocat général, Mickaël Le Nouy, avait toutefois requis huit ans de prison, estimant qu’« on ne peut pas s’arroger le droit de tuer », même si cet acte est présenté comme un geste d’amour. Le manque de cadre légal pour l’euthanasie en France a également été soulevé par l’accusé et son avocat, qui ont dénoncé une « insuffisance de la loi » face aux souffrances des personnes en fin de vie.

La réouverture du procès se tiendra dans un délai d’un an, probablement à Reims ou Charleville-Mézières, avec un jury élargi. Ce nouveau procès met en lumière les défis juridiques et éthiques posés par la question de la fin de vie en France, où les débats autour de l’euthanasie et de l’accompagnement des personnes en souffrance continuent de diviser.