Accusé de crimes de guerre, Netanyahu qualifie la CPI d’« antisémite »

21 novembre, 2024 / Entrevue

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réagi avec virulence à la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêt internationaux contre lui et l’ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant. Qualifiant cette décision d’« antisémite », il l’a comparée au « procès Dreyfus », une affaire emblématique de l’antisémitisme en France à la fin du XIXe siècle.

« La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d’aujourd’hui qui se terminera de la même façon », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par son bureau. Netanyahu a fermement rejeté les accusations portées contre lui, qualifiant la CPI de « tribunal politique animé par une haine antisémite à l’égard d’Israël ».

Des accusations de crimes de guerre

Les mandats d’arrêt de la CPI visent Netanyahu et Gallant pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis entre le 8 octobre 2023 et le 20 mai 2024 ». Mohammed Deif, le chef de la branche armée du Hamas, fait également l’objet de mandats similaires pour des crimes présumés commis sur les territoires israélien et palestinien depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

La décision de la CPI intervient dans un contexte marqué par des tensions accrues au Moyen-Orient, notamment après cette attaque majeure qui a déclenché une guerre meurtrière entre Israël et le Hamas.

Des réactions israéliennes unanimes

Cette décision a suscité une vague de condamnations au sein de l’appareil politique israélien. Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a dénoncé un « jour noir pour la CPI », qu’il accuse de s’être transformée en « jouet politique » au service d’éléments visant à déstabiliser la région. Le président israélien, Isaac Herzog, a, lui aussi, fustigé une « décision honteuse », affirmant qu’elle « se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice ».

Dans le camp de l’extrême droite, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a appelé à une réponse radicale en annexant l’ensemble de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

De son côté, le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a également rejeté les accusations, estimant que les mandats d’arrêt « récompensent le terrorisme » et ignorent les souffrances du peuple israélien face aux attaques du Hamas.

Un contexte diplomatique tendu

Alors qu’Israël fait face à une pression judiciaire internationale, des négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais sont en cours. L’émissaire américain Amos Hochstein, en visite à Jérusalem, doit rencontrer Netanyahu ce jeudi à 12h30 (10h30 GMT). Hochstein, arrivé d’une mission au Liban, s’efforce de parvenir à une désescalade dans un contexte de violences prolongées à la frontière nord d’Israël.

La communauté internationale observe avec attention ces évolutions, alors que les tensions régionales continuent de monter et que la CPI joue un rôle controversé dans les efforts de justice internationale.