La tension monte entre Paris et Alger. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, cible de critiques virulentes dans les médias algériens après ses annonces sur la politique migratoire, assume une ligne dure. Il exige que l’Algérie reprenne ses ressortissants sous le coup d’une expulsion et menace de mesures de rétorsion en cas de refus.
« Certains en Algérie se sont trop habitués à ce que notre pays courbe l’échine », affirme Bruno Retailleau, qui défend une approche intransigeante face aux blocages d’Alger. Il rappelle le drame de Mulhouse, où un Algérien sous OQTF a tué un homme, faute d’avoir été repris par son pays d’origine. « Doit-on attendre un autre attentat ? », s’interroge le ministre, justifiant ainsi la fermeté du gouvernement.
C’est dans cette optique que Retailleau a réactivé le Conseil interministériel de contrôle de l’immigration (CICI), une instance de coordination destinée à accélérer l’expulsion des étrangers en situation irrégulière et dangereux. « Lorsque la droite assume ses convictions, elle fait bouger les lignes », se félicite-t-il, alors que l’exécutif durcit son discours sur l’immigration.
Dans les prochains jours, une liste d’individus dangereux sera transmise aux autorités algériennes. « L’Algérie est au pied du mur », prévient Retailleau. Si Alger refuse de reprendre ces ressortissants, Paris pourrait adopter une « riposte graduée », notamment en ciblant la nomenklatura algérienne.
Interrogé sur les accords de 1968, qui accordent aux Algériens un statut migratoire privilégié, Retailleau plaide pour leur révision. « Ces privilèges n’ont plus lieu d’être », estime-t-il, tout en rappelant que la décision appartient au président Emmanuel Macron. Il nuance toutefois : « Ces accords ne sont pas le cœur du bras de fer actuel. L’urgence est que l’Algérie accepte enfin de reprendre ses ressortissants sous le coup d’une mesure d’éloignement. »
Alors que le climat diplomatique se tend, le ministre de l’Intérieur semble déterminé à ne plus laisser la France subir les blocages algériens. Reste à voir quelle sera la réaction d’Alger face à cette offensive.