Sept ans après le tragique accident de Millas, la cour d’appel d’Aix-en-Provence rendra ce vendredi 7 février son verdict concernant la responsabilité de Nadine Oliveira, conductrice du bus scolaire impliqué dans la collision avec un train qui a coûté la vie à six collégiens et blessé 17 autres en décembre 2017. En première instance, elle avait été condamnée à cinq ans de prison, dont un an ferme, mais l’avocat général a requis en appel une peine plus lourde : cinq ans de prison, dont deux ferme, ainsi qu’une interdiction de conduire et d’exercer dans les transports.
Nadine Oliveira, 55 ans, qui a toujours nié sa responsabilité, affirmant que les barrières du passage à niveau étaient levées au moment de l’accident, sera présente pour le délibéré final, sauf avis médical contraire. Sa ligne de défense, maintenue depuis le début du procès, est contredite par de nombreux témoignages et expertises affirmant que les barrières étaient abaissées au moment du drame. Ce procès en appel a rouvert les blessures des familles des victimes, qui espèrent une confirmation, voire un durcissement de la condamnation.
Le déroulement de ce second procès a été marqué par des tensions et une forte émotion. La conductrice avait fait un malaise cardiaque en début d’audience et n’a assisté qu’à une partie des débats. Pour les avocats des parties civiles, l’absence partielle de l’accusée, combinée à une ligne de défense perçue comme obstinée, a alimenté la colère et la frustration des familles. « C’était le procès de la colère », a résumé l’avocat Julien Audier-Sauria, rappelant que les victimes espèrent avant tout un apaisement et une reconnaissance judiciaire de leur souffrance.
Au-delà de la décision attendue ce vendredi, ce procès souligne la difficulté du processus judiciaire pour les proches des victimes, qui voient leur deuil prolongé par de longues procédures. La décision finale pourrait être retransmise en direct à Perpignan pour les familles ne pouvant se rendre à Aix-en-Provence. Pour elles, ce verdict pourrait marquer la fin d’un combat juridique éprouvant, même si la douleur restera irréparable.
Si la peine de Nadine Oliveira est confirmée ou aggravée, cela clôturera un chapitre judiciaire douloureux mais crucial. Ce verdict pourrait aussi constituer un précédent concernant la sécurité aux passages à niveau, un sujet majeur qui reste au cœur des préoccupations des autorités et des associations de victimes.