Une cadre du PS aurait réglé son assurance habitation avec l’argent d’un militant

Entrevue 1

La gauche en général, et le Parti socialiste en particulier, n’ont pas fini de décevoir les Français. Dernier épisode en date : une affaire d’abus de confiance qui éclabousse Myriam El Yassa, première secrétaire fédérale du PS dans le Doubs. Placée en garde à vue le 26 décembre à Besançon, elle est accusée d’avoir utilisé le compte bancaire d’un adhérent âgé de 70 ans pour régler… l’assurance habitation de son propre logement ! Une somme dérisoire, certes — environ 80 euros — mais le symbole est catastrophique pour un parti déjà en déclin.

Une « erreur » de bonne foi, vraiment ?

Les faits sont simples. Depuis janvier 2024, des prélèvements étaient effectués sur le compte d’un retraité socialiste. Après vérification, il s’est avéré que ces prélèvements servaient à couvrir les frais d’assurance de Mme El Yassa. Interrogée par les enquêteurs, cette dernière a invoqué une « erreur » : selon elle, le RIB de l’adhérent aurait été utilisé par inadvertance depuis son ordinateur personnel. Une explication pour le moins bancale, qui soulève davantage de questions qu’elle n’en résout. Pourquoi, par exemple, le RIB de cet adhérent se trouvait-il sur son ordinateur ? Pourquoi ne s’est-elle pas aperçue de cette prétendue « erreur » pendant près d’un an ?

Cette affaire, bien qu’anecdotique sur le plan financier, est révélatrice du naufrage moral et politique du Parti socialiste. Comment un parti prétend-il encore incarner « la justice sociale » quand ses responsables se retrouvent empêtrés dans des affaires aussi mesquines ? Pendant que les Français s’inquiètent de boucler leurs fins de mois, certains cadres du PS semblent utiliser les ressources des autres pour couvrir leurs dépenses personnelles, le tout avec une désinvolture confondante.

L’affaire embarrasse d’autant plus le PS local que les critiques pleuvent désormais de toutes parts. « Pour une si petite somme, j’espère que c’est une erreur, sinon, c’est vraiment mesquin », a confié un maire socialiste du Doubs. Un autre adhérent, plus amer, estime que cette affaire pourrait porter un coup fatal à l’image déjà ternie de la fédération : « On avait déjà du mal à convaincre. Là, c’est un désastre symbolique. »

Une gauche divisée et sans boussole

Au-delà de cette sombre histoire, c’est la gestion même de la fédération du Doubs qui est remise en question. Myriam El Yassa, décrite par ses pairs comme ambitieuse mais inefficace, fait face à des accusations de manque de leadership. « Elle est perdue, aveuglée par son ambition, et n’a jamais réussi à rassembler », déplore un membre du PS local. Des critiques qui, là encore, confirment la déconnexion entre les cadres du parti et la réalité des Français.

Cette affaire est une nouvelle illustration de la décrépitude du Parti socialiste, jadis pilier de la République et aujourd’hui réduit à une ombre de lui-même. Comment espérer regagner la confiance des électeurs quand ses responsables se montrent incapables de respecter celle de leurs propres militants ?

Dans un pays où tant de Français souffrent d’injustice, il est temps que le PS cesse d’être synonyme de privilèges, de magouilles et d’arrogance. Une fois encore, cette gauche moribonde prouve qu’elle est incapable de se réinventer.

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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