Avec la fin des Jeux olympiques, la politique reprend ses droits en France, et tous les regards se tournent vers Emmanuel Macron, qui doit prochainement nommer un nouveau Premier ministre. Alors que la date qu’il s’est fixée approche – « mi-août » – le chef de l’État reste discret sur le nom de son futur collaborateur. Quels critères pourraient guider son choix ?
Un leader capable de former une coalition
Le ou la successeur(e) de Gabriel Attal à Matignon devra avant tout être en mesure de bâtir une coalition solide avec diverses forces politiques. L’objectif principal : éviter une motion de défiance de la part des députés, qui entraînerait une démission de l’exécutif. Cependant, toute alliance avec la France insoumise semble écartée. Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement démissionnaire, a rappelé que Jean-Luc Mélenchon a choisi une approche « conflictualiste », se plaçant ainsi en marge de la République.
Pascal Perrineau, politologue, souligne dans Le Figaro l’importance de trouver un Premier ministre « porteur d’une culture du compromis ». Cette qualité, souvent absente de la culture politique française, sera essentielle pour construire des majorités et éviter l’instabilité politique.
Un ancrage territorial indispensable
Un autre critère déterminant est l’ancrage territorial du futur Premier ministre. Selon Paul Molac, député du Morbihan, la personnalité idéale ne doit pas être trop « parisienne ». Il ajoute que cette personne devra faire preuve « d’ingéniosité et d’humilité », des qualités qui, selon lui, ont parfois manqué au pouvoir jusqu’à présent.
Une capacité à cohabiter avec Emmanuel Macron
Enfin, le prochain Premier ministre devra également être capable de gouverner en tandem avec Emmanuel Macron. Cependant, le choix de la personnalité sera délicat, car il ne pourra pas provenir des rangs du président. Cette situation inédite pour Emmanuel Macron pourrait introduire une forme de cohabitation, estime un proche du président dans les colonnes de Franceinfo.
Les noms qui circulent
Parmi les noms qui circulent, la gauche propose Lucie Castets, bien qu’Emmanuel Macron ait déjà rejeté cette candidature en raison de l’absence d’une majorité parlementaire claire. Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre socialiste, est également évoqué, même s’il a démenti tout contact récent avec le président.
Du côté de la droite, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a exprimé son intérêt pour Matignon et bénéficie du soutien de certains membres du gouvernement. Pour l’instant, ces propositions semblent surtout servir de tests pour évaluer la réaction de la classe politique.
En attendant la décision finale d’Emmanuel Macron, le suspense reste entier, et chaque acteur politique affûte ses arguments pour se positionner en futur chef du gouvernement.