Éric Ciotti a tenu son premier meeting depuis l’annonce de son alliance avec le Rassemblement national (RN) jeudi soir sur le port de Nice. Le président des Républicains (LR) a appelé ses partisans à la « mobilisation générale » lors des deux tours des élections législatives pour permettre à son alliance avec l’extrême droite de « gagner, gouverner la France et la redresser ».
« Je sais que vous êtes fiers et heureux de la libération de la pensée », a déclaré Ciotti devant environ 300 personnes, soulignant l’importance de cette alliance pour faire face à la situation actuelle de la France.
Son suppléant, Patrick Baqué, chirurgien niçois, a prononcé un discours offensif appelant à déplacer le « cordon sanitaire » contre ce qu’il a nommé « la gauche raciste, antisémite et antifrançaise ». Ciotti a ensuite dressé un tableau sombre de la situation de Nice et de la France, évoquant les finances publiques, la sécurité et l’immigration.
Ciotti a vivement critiqué le président Emmanuel Macron, le qualifiant de « l’homme qui valait mille milliards d’euros de dettes », et a exclu le vote macroniste comme alternative. « Le macronisme, c’est fini. Dimanche, il y aura le choix entre l’alliance des droites ou l’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon à Matignon, Sandrine Rousseau ministre de l’Intérieur, Rachel Keke à la Culture », a-t-il lancé.
Graig Monetti, son adversaire macroniste dans la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes, a répliqué en qualifiant les propos de Ciotti d’« indécents et factuellement faux ». Monetti a souligné que de nombreux Niçois et Français sont républicains, progressistes, démocrates et centristes, rejetant fortement les extrêmes.
Lors des législatives de 2022, Ciotti avait remporté près de 32 % des voix au premier tour contre 26 % pour Monetti, et l’avait emporté avec 56 % des voix au second tour. Cette année, le soutien du RN et de Reconquête ! pourrait le rapprocher de la barre des 50 % dès le premier tour.
En parallèle, la façade de la permanence d’Éric Ciotti a été modifiée jeudi 27 juin : la bannière « Les Républicains » a été remplacée par « Républicains à droite », sans le logo du parti, reflétant les tensions au sein de LR depuis l’annonce de cette alliance.
Le 11 juin, Ciotti avait déclaré sur TF1 que Les Républicains avaient « besoin d’une alliance » avec le RN pour les législatives anticipées. Cette décision a été très contestée au sein de son parti, conduisant à sa démission et à des déchirements internes.
Malgré ces turbulences, Ciotti a assumé son choix en apparaissant aux côtés de Jordan Bardella et Marine Le Pen pour défendre un programme commun. Parmi ses rares soutiens figurent Christelle D’Intorni, députée sortante des Alpes-Maritimes, et Guilhem Carayon, président des Jeunes Républicains.