À Londres, Victor Hugo dévoile ses ténèbres graphiques dans une exposition inédite

À Londres, Victor Hugo dévoile ses ténèbres graphiques dans une exposition inédite

À la Royal Academy of Arts, une exposition exceptionnelle révèle un pan méconnu du génie de Victor Hugo : son œuvre graphique. Intitulée Des choses étonnantes, les dessins de Victor Hugo, la rétrospective rassemble soixante-dix dessins réalisés entre 1830 et 1870, pour la plupart durant son exil sur l’île de Guernesey. Longtemps restés dans l’ombre de ses romans, ces dessins offrent une plongée dans l’imaginaire puissant et tourmenté de l’auteur des Misérables, comme le rapporte l’AFP.

L’exposition s’ouvre sur des caricatures, genre auquel Hugo s’est d’abord essayé, avant d’explorer un univers plus sombre et symbolique. Selon Sarah Lea, commissaire de l’événement citée dans le communiqué officiel, le dessin était son « jardin secret », une pratique intime qu’il réservait à ses proches. Châteaux gothiques, paysages brumeux, encres diluées et compositions abstraites témoignent d’une inventivité sans contrainte, loin des conventions artistiques de son temps.

Les œuvres les plus marquantes – telles que Champignon, silhouette inquiétante noyée dans un décor végétal, ou les séries des Tâches, aux contours énigmatiques – contrastent avec l’ancrage social de ses romans. Pourtant, ses convictions transparaissent toujours. Son opposition à la peine de mort s’exprime puissamment dans Le Pendu et Ecce, deux dessins glaçants évoquant la brutalité de la justice d’État. Comme l’indique Franceinfo Culture, Hugo prolongeait ainsi ses combats politiques au-delà des mots.

Visible jusqu’au 29 juin, cette exposition invite à redécouvrir Hugo sous un jour nouveau : celui d’un visionnaire aux multiples langages. Un artiste total, dont l’imaginaire s’étendait bien au-delà des pages imprimées.

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