Invité à une conférence organisée par le Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure (CRSI), le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a ce mardi confirmé étudier sérieusement la dissolution du groupe d’ultragauche La Jeune Garde antifasciste. Cette décision fait suite à une intervention remarquée d’Alice Cordier, présidente du collectif féministe Nemesis, qui a mis en lumière les agissements de ce groupuscule connu pour ses violences et son idéologie radicale.
Alice Cordier, militante de premier plan contre les violences faites aux femmes, a saisi l’opportunité de cet événement pour interpeller directement Bruno Retailleau. « Les femmes ont peur dans nos rues, et aujourd’hui, nos compatriotes juifs vivent également sous la menace permanente d’un antisémitisme croissant, alimenté par des mouvements islamistes mais aussi par l’extrême gauche », a-t-elle déclaré avec conviction. Applaudie par l’assemblée, elle a rappelé les agressions et les menaces répétées provenant de la Jeune Garde, fondée par Raphaël Arnault, député insoumis du Vaucluse, fiché S et plusieurs fois mis en cause pour des actes de violence.
En appuyant son plaidoyer sur des faits récents, notamment les agressions à caractère antisémite attribuées au groupuscule, Alice Cordier a demandé au ministre de marquer une position forte en dissolvant cette organisation. « Ce serait un message clair pour toutes les femmes, mais aussi pour tous les citoyens qui refusent la haine et la violence sur notre territoire », explique-t-elle à Entrevue.
Retailleau à l’écoute : une décision en préparation
Face à cet appel, Bruno Retailleau n’a pas éludé. « La dissolution est un instrument qu’il faut considérer sérieusement, surtout dans le cas de la Jeune Garde », a-t-il répondu. En écho à la démarche d’Alice Cordier, le ministre a reconnu la nécessité d’une action ferme contre les groupuscules d’ultragauche qui menacent l’ordre public et les valeurs républicaines.
Toutefois, il a rappelé les contraintes de l’État de droit : « Dissoudre une organisation doit se faire à bon escient et sur des bases solides, pour éviter tout retour de bâton judiciaire. » Il a néanmoins assuré qu’une enquête approfondie sur les activités du groupe est en cours, laissant entrevoir une décision imminente.
La démarche de la militante féministe résonne avec une volonté croissante, dans la population, de combattre toutes les formes de menaces pesant sur la société française. Bruno Retailleau a également élargi le débat en évoquant la recrudescence du hooliganisme et la nécessité de s’attaquer aux associations de supporters impliquées dans des violences. Ce nouvel épisode marque un tournant dans la lutte contre les milices idéologiques en France. Si la dissolution de Génération Identitaire sous Gérald Darmanin avait suscité des débats, celle de la Jeune Garde pourrait incarner un symbole fort de la reconquête républicaine face aux dérives violentes.