Dans la commune de Jœuf, en Meurthe-et-Moselle, le sort de l’église Notre-Dame-de-Franchepré, désacralisée depuis 2017, fait l’objet d’un bras de fer entre la mairie et le diocèse de Nancy et Toul. Ce dernier a décidé de mettre en vente l’édifice, invoquant des coûts d’entretien devenus trop lourds. Une décision qui suscite des réactions passionnées, tant ce bâtiment est ancré dans la mémoire collective locale.
Construite au début du XXe siècle par la famille De Wendel, figures majeures de l’industrie sidérurgique, l’église surplombe le quartier ouvrier de Génibois, emblématique du passé industriel de la ville. Elle a notamment vu défiler un certain Michel Platini, enfant de Jœuf, qui y a servi comme enfant de chœur. Pour préserver ce patrimoine et en faire un lieu vivant, le maire, André Corzani, propose d’y créer un musée dédié au football ouvrier et immigré — un projet à la fois culturel et mémoriel.
Mais les discussions achoppent sur le prix de vente. Le maire affirme que la commune a déjà investi massivement dans la rénovation du bâtiment il y a vingt ans, notamment grâce à des fonds publics. Selon 20 Minutes, la mairie a formulé une offre de 100 000 euros, mais un acheteur privé aurait proposé une somme cinq fois supérieure. Une information qui, si elle se confirme, pourrait compliquer les négociations.
Le diocèse, de son côté, affirme chercher un acquéreur respectueux de l’histoire du lieu, et dit avoir accueilli favorablement l’idée d’un musée municipal. Pour l’heure, aucune décision définitive n’a été prise. Mais à Jœuf, beaucoup espèrent que ce lieu chargé de mémoire restera entre les mains de ceux qui en connaissent la valeur symbolique.