Après une semaine haute en couleurs, la campagne des législatives a officiellement débuté hier avec la fin des investitures des candidats officiels dans les différentes circonscriptions. À gauche, le Nouveau Front Populaire s’organise pour faire bloc contre l’extrème droite, avec une liste pour le moins éclectique.
En Corrèze, c’est l’ancien président de la République, François Hollande, qui a été investi, a-t-on appris dans les colonnes du quotidien local La Montagne samedi dernier. “Si j’ai pris cette décision, c’est que j’ai estimé que la situation était grave” a-t-il justifié. Contre lui, le parti présidentiel Renaissance a annoncé ne présenter aucun candidat.
Dans l’Aude, c’est Philippe Poutou, leader du NPA qui a été parachuté. Une candidature qui n’a pas fait l’unanimité au point que le vice-président à Carcassonne Agglo, Aurélien Truchetto, soutenu par le PS local, s’est tout de même présenté en face. “Je suis un enfant du pays”, a-t-il souligné, évoquant ensuite les positions du NPA sur le Hamas et ajoutant : “dans une terre comme la nôtre, marquée par les attentats de Trèbes, cela ne peut pas se passer comme ça”.
Autre investiture qui a fait polémique : celle de Raphaël Arnault, dans la première circonscription du Vaucluse.
Le militant du mouvement antifasciste de la Jeune Garde avait déjà été candidat malheureux lors des dernières législatives dans le Rhône. Son investiture a fait polémique dans les rangs même du Nouveau Front Populaire. Raphaël Arnault est en effet accusé de violences, d’avoir proféré des menaces de mort et est fiché S.
De leur côté, plusieurs cadres historiques de LFI n’ont pas été réinvestis : Alexis Corbière et sa compagne Raquel Garrido, ou encore Danièle Simmonet. Les principaux intéressés dénoncent une “purge” interne, et feront donc campagne de leur côté, respectivement dans les 7e et 5e circonscriptions de Seine-Saint-Denis et dans la 15e de Paris. Des candidatures qui ont reçu l’appui d’Olivier Faure, patron du PS.
Ces rebondissements ont semé le trouble, et ont été vivement critiqués en interne, notamment par Clémentine Autain ou François Ruffin, d’autant que le député sortant Adrien Quatennens, condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales, a été, lui, réinvesti. Ce dernier a fini par se retirer de la course pour ne pas troubler les élections à un moment “où toute l’énergie a besoin d’être mobilisée contre l’extrême droite.”
Marie-E Desmaisons