À 86 ans, Claude Lelouch honoré à la Mostra de Venise pour sa carrière cinématographique
Le légendaire réalisateur français Claude Lelouch, à 86 ans, continue de démontrer une énergie et une passion inépuisables pour le cinéma. Présent à la Mostra de Venise 2024 pour présenter son 51e film, Finalement, hors compétition, le réalisateur d’Un homme et une femme (Palme d’Or à Cannes en 1966) a affirmé avec enthousiasme qu’il n’a aucune intention de prendre sa retraite.
Lors de la conférence de presse à Venise, Lelouch a exprimé son désir de continuer à créer : « Tant que des idées viendront se mettre dans ma tête, je vais continuer à faire ce métier. Et, là, je n’ai jamais eu autant d’idées. » Pour lui, chaque nouveau projet est une preuve que le temps n’a pas d’emprise sur son esprit créatif : « Je sais très bien qu’à un moment donné, à l’âge que j’ai, on peut me dire stop à tout moment. Et, pour l’instant, le cerveau marche encore très bien et surtout, je continue à m’émerveiller. »
Finalement, son nouveau film qui sortira en France le 13 novembre, est une comédie mettant en vedette Kad Merad, Elsa Zylberstein, Michel Boujenah, Sandrine Bonnaire et Françoise Fabian. Ce film, qui « [lui] ressemble beaucoup », suit les aventures de Lino, un brillant avocat qui décide de tout abandonner pour partir à l’aventure sur les routes de France, multipliant les rencontres insolites. « Je pense qu’on a créé un monde qui fait de nous des prisonniers. On est à un moment donné prisonnier de tout ce qu’on a. On est prisonnier de la famille, des enfants, de notre travail… On a tous à un moment donné envie de recommencer sa vie », a expliqué Lelouch en soulignant les thèmes de liberté et de renouveau qui traversent son film.
Le personnage principal, interprété par Kad Merad, incarne cet optimisme invétéré cher au réalisateur. Pour Lelouch, qui a connu les horreurs de la guerre et les difficultés de l’après-guerre, cet état d’esprit est presque naturel : « C’est vrai que j’ai la fâcheuse tendance d’être optimiste. Je suis optimiste parce que j’ai échappé au pire. Et quand on a échappé au pire, après, tout le reste, c’est très doux. »
Avant la projection officielle de Finalement à la Mostra, Claude Lelouch a été honoré par le prix Cartier Glory to the Filmmaker, une reconnaissance pour l’ensemble de sa carrière, marquée par des œuvres qui ont su toucher un public avide de romantisme et de beauté. Cette reconnaissance internationale s’ajoute à celle qu’il recevra en novembre de la part de la Cinémathèque Française, prouvant que l’impact de Lelouch sur le cinéma reste indéniable.
Lelouch n’a pas seulement laissé son empreinte sur le grand écran, mais il continue également de former la nouvelle génération de cinéastes à travers ses Ateliers du Cinéma à Beaune. Cette institution, fondée par le réalisateur, accueille chaque année une promotion de jeunes apprentis qui participent directement à ses tournages. Comme l’a souligné Rémi Bergman, directeur général des Ateliers : « C’est un énorme effort que fait Claude sur ses tournages en intégrant les apprentis des Ateliers. Ils sont avec nous sur le tournage, c’est important pour nous et pour eux. »
Alice Leroy