À 100 jours du vote américain : Kamala Harris prend le relais contre Donald Trump

Entrevue 1

À cent jours de l’élection présidentielle américaine, la campagne électorale est bouleversée par la tentative d’assassinat de Donald Trump et le départ fracassant de Joe Biden. Après des semaines de querelles internes et de doutes concernant la candidature de Biden, les démocrates se sont unis derrière la vice-présidente Kamala Harris, redéfinissant ainsi une course jusqu’alors dominée par l’ex-président républicain.

« Nous sommes les outsiders dans cette course, c’est vrai. Mais il s’agit d’une campagne populaire », a déclaré Harris lors d’une collecte de fonds à Pittsfield, Massachusetts. De son côté, Donald Trump a affirmé devant ses partisans dans le Minnesota que « le peuple américain allait rejeter l’extrémisme fou et progressiste de Kamala Harris de manière écrasante » en novembre.

Traditionnellement longues de près de deux ans, les campagnes électorales américaines ont été réinitialisées, faisant de celle de 2024 la plus courte de l’histoire moderne. Harris, 59 ans, est désormais assurée d’affronter Trump lors du scrutin du 5 novembre, dont l’issue dépendra des 100.000 électeurs dans quelques États clés, selon le stratège républicain Matt Terrill.

Terrill a précisé que les questions de l’inflation, de l’immigration, de l’économie et de la criminalité préoccupent particulièrement les électeurs indépendants et indécis, ajoutant que cette élection serait un référendum sur les candidats en place, Biden et Harris.

La convention démocrate de mi-août sera un moment clé pour Harris, qui bénéficiera d’une fête d’intronisation en grande pompe. Sa campagne prend son envol grâce à une collecte de fonds record et une mobilisation accrue de la base démocrate, contrastant fortement avec la situation d’il y a un mois.

Joe Biden, 81 ans, dont l’âge et les capacités avaient suscité des inquiétudes parmi les électeurs, peinait à suivre Trump. Son départ de la course, après une prestation médiocre lors du débat du 27 juin, a permis à Harris de prendre la relève. Le camp républicain, pour sa part, affichait une grande unité derrière Trump, surtout après sa survie à une tentative d’assassinat en Pennsylvanie.

Harris, première femme et première vice-présidente noire et sud-asiatique, a rapidement comblé le vide laissé par Biden. Deux jours après sa prise de relais, elle a tenu le plus grand rassemblement démocrate depuis le début de la campagne et a récolté plus de 120 millions de dollars, les donateurs faisant leur retour en masse. L’avance de Trump dans les sondages a diminué de moitié en une semaine, passant de trois points à une marge plus étroite.

Malgré cette dynamique, les démocrates restent conscients des défis à venir. Tony Fabrizio, sondeur pour Trump, a souligné que l’attention se tournerait bientôt vers le rôle de Harris en tant que partenaire de Biden. James Carville, stratège démocrate, a averti sur MSNBC que les démocrates doivent se préparer aux attaques imminentes des républicains.

Même Barack Obama a rappelé à son camp qu’ils restent des « outsiders » et qu’ils doivent encore gagner la confiance des électeurs pour espérer l’emporter en novembre.

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