Un conseiller de Trump annonce une priorité à la paix en Ukraine plutôt qu’à la reconquête de territoires perdus

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Alors que Donald Trump s’apprête à reprendre les rênes de la Maison-Blanche, les spéculations vont bon train quant à sa future approche vis-à-vis du conflit en Ukraine. Si, durant sa campagne, Trump a affirmé pouvoir résoudre le conflit ukrainien en seulement « 24 heures », ses intentions précises demeurent floues. Cependant, Bryan Lanza, un ancien conseiller proche de Trump, a dévoilé des perspectives concernant la ligne que pourrait adopter l’administration Trump.

Dans un entretien avec la BBC, Bryan Lanza a affirmé que la priorité des États-Unis sous la présidence Trump sera davantage axée sur la paix et la fin des hostilités en Ukraine que sur la récupération des territoires annexés par la Russie. Selon lui, les efforts diplomatiques américains ne viseront pas à appuyer les revendications ukrainiennes concernant la Crimée, annexée par la Russie en 2014.

« Si le président Zelensky exige que la paix passe par le retour de la Crimée, il montre qu’il n’est pas sérieux », a-t-il expliqué. Selon Lanza, cette revendication est irréaliste, et les États-Unis devraient privilégier une paix pragmatique plutôt qu’un objectif de victoire militaire pour l’Ukraine.

Des propos qui font réagir

Les propos de Lanza, jugés provocateurs par les autorités ukrainiennes, ont été immédiatement critiqués par le conseiller de Zelensky, Dmytro Lytvyn. Ce dernier a rappelé que « l’Ukraine propose la paix depuis 2022 » et que ses propositions sont « réalistes ». Pour Lytvyn, la pression pour mettre fin à la guerre ne devrait pas reposer sur l’Ukraine mais sur la Russie, car c’est le président Vladimir Poutine qui « souhaite poursuivre la guerre ».

Un porte-parole de Trump a toutefois minimisé les déclarations de Bryan Lanza, soulignant qu’il n’était « qu’un contractant de la campagne » et ne parlait pas au nom de l’ancien président. D’autres proches de Trump, tout en reconnaissant l’importance de discussions autour de la paix, estiment que ses véritables intentions demeurent inconnues.

Trump et la paix en Ukraine : une question de priorités

Depuis le début du conflit, Donald Trump critique l’aide militaire substantielle fournie par les États-Unis à l’Ukraine, jugeant ce soutien trop coûteux. Pour Trump, les efforts doivent viser avant tout à cesser les hostilités et à soulager les contribuables américains, plutôt qu’à favoriser une reconquête territoriale ukrainienne complète.

Le président-élu s’est entretenu récemment avec Zelensky, accompagné de l’homme le plus riche de la planête Elon Musk. Cet échange a été décrit par un membre de l’administration ukrainienne comme « chaleureux et agréable », bien que les questions de fond n’aient pas été abordées en profondeur.

Le débat sur la Crimée et l’avenir du conflit ukrainien suscite également des réactions en Europe. Kristen Michal, Premier ministre d’Estonie, a averti qu’un retrait de l’Ukraine face aux pressions russes pourrait encourager la Russie à renforcer ses ambitions expansionnistes. « Si vous commencez à reculer, soyez prêt à céder davantage », a-t-il déclaré à la BBC.

En mai dernier, un document écrit par deux anciens chefs de la sécurité nationale de Trump suggérait que l’aide militaire à l’Ukraine pourrait être conditionnée à l’ouverture de pourparlers de paix avec la Russie, sans pour autant forcer Kiev à renoncer à ses revendications territoriales. Cependant, le refus de Zelensky de céder tout territoire ukrainien, incluant la Crimée, demeure un point central de sa politique.

Alors que Trump se prépare à revenir au pouvoir, la ligne qu’il adoptera sur l’Ukraine reste incertaine, entre la promesse de « paix rapide » et la pression croissante des alliances internationales.

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