« Balayer devant sa porte » : Mathilde Panot lie le sort de Boualem Sansal à la situation française

28 novembre, 2024 / Entrevue

La cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot appelle à la libération immédiate de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, tout en pointant du doigt ce qu’elle qualifie de « prisonniers politiques » en France.

Depuis l’annonce de la mise en détention provisoire de Boualem Sansal en Algérie, accusé d' »atteintes à la sûreté de l’État », les réactions politiques se multiplient en France. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a assuré ce jeudi que le gouvernement reste mobilisé pour obtenir sa libération rapide, conformément aux déclarations du président Emmanuel Macron, « très inquiet » de la situation.

Sur FranceInfo, Mathilde Panot a également exprimé son soutien à l’écrivain. « Personne, et encore moins un écrivain, ne doit être emprisonné pour un délit d’opinion », a-t-elle déclaré, dénonçant une « dérive » du régime algérien. Toutefois, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale a profité de l’occasion pour élargir le débat à la situation en France.

« Balayer devant sa porte »

« Nous aussi, nous avons des prisonniers politiques », a affirmé Mathilde Panot. Pour illustrer ses propos, elle a évoqué le cas de Christian Tein, un leader indépendantiste kanak actuellement détenu dans une prison de métropole, à Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin). Ce dernier, arrêté en juin dernier, est soupçonné d’avoir orchestré les émeutes meurtrières en Nouvelle-Calédonie l’été dernier, ayant causé treize morts.

« Je parle, par exemple, du président du FLNKS, qui est emprisonné à 17 000 kilomètres de son territoire, en Kanaky », a précisé la députée. Elle a également critiqué une indignation qu’elle juge « à géométrie variable », visant notamment « l’extrême droite », et a appelé à une mobilisation pour « le respect des droits humains partout ».

Une gauche divisée

Si l’ensemble du spectre politique semble unanime sur la nécessité de défendre Boualem Sansal, les propos de Mathilde Panot risquent d’alimenter les débats. En recentrant le discours sur la France, elle a jeté une lumière controversée sur des sujets internes sensibles, au risque de diviser même parmi ses alliés.

Qu’il s’agisse de l’Algérie, de la Nouvelle-Calédonie ou de la métropole, Mathilde Panot insiste sur un message clair : « Il ne devrait plus y avoir de prisonniers politiques, ni ici, ni ailleurs. »