Cinq auteurs en lice pour le Goncourt des lycéens, décerné cce jeudi à Rennes
Rennes s’apprête à dévoiler le lauréat du Goncourt des lycéens, un prix littéraire incontournable créé en 1988. Réputé pour son influence sur les ventes, ce prestigieux prix est attribué par un jury composé de lycéens issus d’une cinquantaine d’établissements. Cinq finalistes sont en compétition cette année, offrant une sélection éclectique qui témoigne de la richesse de la littérature contemporaine.
Des profils variés, des œuvres marquantes
Parmi les auteurs finalistes figure Sandrine Collette, dont le roman Madelaine avant l’aube (JC Lattès) s’éloigne de ses habituels polars pour peindre une chronique rurale sombre. L’arrivée d’une fillette sauvage bouleverse les équilibres dans un récit où la survie côtoie la brutalité.
Rebecca Lighieri, pseudonyme d’Emmanuelle Bayamack-Tam, fait sensation – et controverse – avec Le Club des enfants perdus (P.O.L). Ses scènes explicites, jugées poignantes par certains et inappropriées par d’autres, divisent. Ce roman, percutant et subversif, ne laisse personne indifférent.
Récemment récompensé par le prix Interallié, Thibault de Montaigu propose avec Cœur (Albin Michel) un récit plus sage. Ce roman autobiographique explore les liens familiaux et la mémoire, à travers les figures de son père malade et d’un ancêtre héroïque de la Grande Guerre.
Abdellah Taïa, figure engagée de la littérature marocaine, est également en lice avec Le Bastion des larmes (Julliard), salué par le prix Décembre. Ce livre poignant aborde la violence contre les enfants et les discriminations envers les homosexuels au Maroc. L’écrivain y célèbre aussi l’émancipation et la révolte à travers des personnages féminins inspirés de ses sœurs.
Enfin, Olivier Norek, ancien policier et auteur à succès, change de registre avec Les Guerriers de l’hiver (Michel Lafon). Ce roman historique plonge dans la guerre russo-finlandaise de 1939-1940, racontant l’histoire d’un paysan sniper, inspiré de Simo Häyhä, surnommé la « Mort Blanche ». L’ouvrage a déjà remporté le prix Jean Giono.
Un prix littéraire incontournable
Le Goncourt des lycéens est un tremplin exceptionnel pour les auteurs : les ventes des livres primés atteignent souvent des centaines de milliers d’exemplaires. Créé par la Fnac et le ministère de l’Éducation nationale, ce prix invite chaque année 2.000 élèves, de la seconde au BTS, à s’immerger dans la littérature contemporaine, renforçant ainsi leur goût pour la lecture.
En 2023, c’est Neige Sinno qui avait été couronnée pour Triste tigre (P.O.L), un récit poignant sur l’inceste, également primé par le prix Femina.
Le verdict 2024 sera rendu à la mi-journée, à Rennes. Entre audace, émotion et rébellion, qui succédera à Neige Sinno et marquera l’histoire de ce prix ? Verdict imminent.