Rachida Dati veut sanctuariser le patrimoine des bords de Seine
La ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé ce mercredi 27 novembre son intention de renforcer la protection du patrimoine des rives de la Seine à Paris. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, ce secteur emblématique s’étend de la gare d’Austerlitz à l’île aux Cygnes, intégrant des sites majeurs comme le Louvre, le Champ de Mars, ou encore l’esplanade des Invalides.
Un comité dédié pour la mise en œuvre
Dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter), Rachida Dati a dévoilé la création prochaine d’un comité chargé de veiller à la préservation de ce site exceptionnel. Ce comité aura pour mission de protéger les éléments patrimoniaux et le tissu urbain des rives de la Seine. « Toute démolition, atteinte ou altération de ce patrimoine exceptionnel seront désormais impossibles. Pour la première fois, le patrimoine de Paris sera protégé », a affirmé la ministre.
Toutefois, les détails concernant la composition ou les modalités d’action de ce comité restent encore flous, la ministre n’ayant pas précisé la date de sa mise en place.
Une initiative critiquée
Cette annonce intervient alors que Rachida Dati, également maire du 7e arrondissement de Paris et figure de l’opposition au Conseil de Paris, a récemment fait connaître son ambition de briguer la mairie lors des élections municipales de 2026. Rémi Féraud, sénateur de Paris et successeur désigné d’Anne Hidalgo, a vivement critiqué cette initiative. Il a qualifié l’annonce de « ridicule », accusant la ministre d’utiliser son ministère à des fins électorales personnelles.
La Ville de Paris, qui a récemment adopté un nouveau Plan local d’urbanisme (PLU) visant à protéger son patrimoine historique, estime que les bords de Seine bénéficient déjà d’un cadre réglementaire rigoureux. Depuis leur inscription au patrimoine mondial de l’Unesco en 1991, ces sites sont soumis à des normes strictes prévues par les codes du patrimoine, de l’urbanisme et de l’environnement. En outre, les travaux autour des monuments historiques de ce périmètre sont déjà encadrés par les Architectes des Bâtiments de France.
Une protection existante mais perfectible
L’Unesco avait souligné dès l’inscription de ce site que ses protections légales étaient parmi les plus strictes au monde. L’État français est propriétaire de nombreux éléments du périmètre, tandis que la Ville de Paris gère les espaces publics comme l’Hôtel de Ville ou les églises paroissiales. En 1999, un cahier des prescriptions urbaines et paysagères avait été élaboré pour encadrer les activités sur les berges, preuve d’une gestion concertée entre la Ville, l’État et le Port autonome.
Toutefois, selon Rachida Dati, ces dispositifs restent insuffisants pour garantir la pérennité de ce patrimoine unique. Sa proposition de comité vise donc à renforcer ces mesures et à placer ce site exceptionnel sous une surveillance accrue.
Avec cette annonce, Rachida Dati souhaite marquer son engagement pour la préservation du patrimoine parisien, un enjeu central alors que la capitale se prépare à une nouvelle étape de son histoire politique et urbaine.