Boualem Sansal : pour Sarah Knafo, la France doit divorcer avec  l’Algérie 

27 novembre, 2024 / Marie Falicon

Alors que Boualem Sansal a été placé hier sous mandat de dépôt  par le parquet anti-terroriste algérien et risque la prison à perpétuité, que peuvent faire la France et l’Europe pour exiger sa libération ? 

La députée européenne Sarah Knafo s’est confiée à Ligne Droite.

Engagée sur ce dossier, Sarah Knafo dénonce un camouflet pour la France : 

« Boualem Sansal a été naturalisé par Emmanuel Macron en personne et l’Etat algérien cherche à nous humilier. Cet écrivain franco-algérien incarne le courage dans la lutte contre l’islamisme qu’il connaît, et partage avec Éric Zemmour la lucidité sur ses dangers. » explique l’eurodéputée Reconquête. 

« Boualem Sansal a besoin de nous »

Membre du groupe Europe des Nations Souveraines (ENS) au Parlement européen, elle se réjouit du consensus de ses collègues français dans le soutien à Boualem Sansal : 

« Les sujets de prédilection de Boualem Sansal devraient concerner toute l’Europe. Le régime algérien ne le libérera pas s’il n’y a pas une très forte pression pour qu’il le fasse. Boualem Sansal a besoin de nous, c’est pourquoi je suis très contente de voir que l’unanimité des eurodéputés français, de la droite à l’extrême-gauche, ont voté pour la tenue d’un débat sur le sujet au Parlement européen. »

Inscrit à l’ordre du jour, le dossier Boualem Sansal sera débattu dans la soirée à Strasbourg.

« Je pense qu’un État comme l’Algérie surveille l’image qu’il véhicule auprès des dirigeants européens. Ce vote est un signal fort qu’on leur envoie. »

« Il est temps de divorcer avec l’Algérie »

A l’heure où le gouvernement cherche à tout prix à faire des économies pour combler le déficit, Sarah Knafo s’interroge : 

« Avant de demander aux Français des sacrifices et des journées sans salaire, pourquoi ne pas faire des coupes dans le gaspillage ? Sur les 5 dernières années, la France a donné 842 millions d’euros à l’Algérie. Cette simple révélation d’un chiffre public m’a value d’être poursuivie en justice par l’Etat algérien. Je pense que ce dernier a tout simplement honte d’avoir besoin de nous, mais il est temps de divorcer officiellement. » 

En France, les Algériens représentent la première communauté étrangère, une véritable « rue arabe » expliquant certainement la faiblesse des dirigeants. 

Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’est enfin exprimé sur l’arrestation de Boualem Sansal qu’il juge « inacceptable ». Au-delà des mots, usera-t-il du levier migratoire et financier pour faire pression et exiger sa libération ?