Le Musée de l’Homme décrypte l’histoire universelle des migrations humaines

27 novembre, 2024 / Alice Leroy

Le Musée de l’Homme à Paris propose une plongée unique dans l’histoire des migrations humaines avec son exposition Migrations : une odyssée humaine, ouverte du 27 novembre 2024 au 8 juin 2025. Déployée sur 600 m², cette rétrospective explore les mouvements de populations depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, mêlant anthropologie, génétique, géographie et culture. L’exposition met en lumière l’universalité de ce phénomène souvent controversé, en déconstruisant les stéréotypes à travers une approche interactive et scientifique.

L’exposition débute par une réflexion sur les mots liés aux migrations : migrant, réfugié, expatrié ou sans-papier. Ces termes, souvent porteurs de connotations négatives ou positives, reflètent des constructions sociales qui nourrissent les imaginaires collectifs. À travers des extraits de films, des archives, et des dessins satiriques, le parcours interroge ces représentations tout en rappelant des réalités chiffrées. Par exemple, si le nombre de migrants a quadruplé en 70 ans, ils ne représentent encore que 4 % de la population mondiale, selon les données scientifiques exposées.

En approfondissant l’analyse, Migrations : une odyssée humaine retrace les raisons des migrations : guerres, études, catastrophes écologiques ou aspirations personnelles. Des témoignages poignants, comme celui de Diallo, un jeune Malien ayant traversé la Méditerranée, ou Rosa, une ingénieure syrienne réfugiée, illustrent la diversité des parcours. La dernière section offre un retour sur les origines humaines, notamment l’émergence de l’Homo sapiens il y a 300 000 ans et son expansion depuis l’Afrique. Des objets comme un gilet de sauvetage d’un enfant secouru en Méditerranée ou des fragments de céramiques préhistoriques rappellent que les migrations ont toujours façonné les civilisations.

Enfin, l’exposition célèbre les apports culturels des migrations : des innovations agricoles aux influences culinaires modernes. Entre fraises importées du Chili au XVIIIe siècle, kebabs et pizza hawaïenne, le Musée montre comment les échanges enrichissent les sociétés. Ce voyage dans le temps et l’espace invite les visiteurs à repenser les migrations comme un phénomène à la fois humain et universel, loin des débats polarisés actuels.