Poutine au Kazakhstan : une alliance stratégique face aux rivalités internationales
Le président russe Vladimir Poutine est attendu ce mercredi au Kazakhstan, présenté comme un allié de confiance dans un contexte où cette ancienne république soviétique est également convoitée par la Chine et les Occidentaux. Lors de cette visite, il rencontrera son homologue kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, pour discuter notamment de projets énergétiques et de coopération stratégique.
Une alliance « éprouvée par la vie »
Dans un discours publié dans La Pravda du Kazakhstan, Vladimir Poutine a salué une « alliance éprouvée par la vie et tournée vers l’avenir ». Kassym-Jomart Tokaïev, de son côté, a qualifié la Russie de « partenaire stratégique fiable » dans une lettre adressée à Izvestia, un média russe. « Nous restons solidaires dans cette période marquée par des conflits et des catastrophes », a-t-il écrit.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, il s’agit de la 11e visite de M. Poutine en Asie centrale, une région stratégique riche en ressources naturelles. Le Kazakhstan, qui partage une frontière de 7 500 kilomètres avec la Russie, est un acteur clé de la coopération régionale et un allié militaire au sein de l’Organisation du traité de la sécurité collective (OTSC).
Si Astana se positionne comme un allié de Moscou, le Kazakhstan maintient une position nuancée sur le conflit en Ukraine. Il soutient l’intégrité territoriale de l’Ukraine sans pour autant condamner ouvertement l’invasion russe. En septembre dernier, Tokaïev avait déclaré que « la Russie est militairement invincible », tout en soulignant la « sympathie réelle » de la population kazakhe pour les Ukrainiens.
Les Occidentaux accusent cependant le Kazakhstan de ne pas appliquer strictement les sanctions internationales contre Moscou, une accusation rejetée par Astana.
Projets énergétiques et ambitions stratégiques
Au cœur des discussions entre les deux dirigeants figure la construction de la première centrale nucléaire kazakhe. Malgré son rôle de leader mondial dans la production d’uranium, le Kazakhstan souffre de pénuries chroniques d’électricité. L’entreprise russe Rosatom est en lice pour ce projet, face à des concurrents chinois, sud-coréens et français.
Poutine a également mis en avant la « coopération dans le secteur gazo-pétrolier », essentielle pour ce pays enclavé qui exporte 80 % de son pétrole via la Russie. Néanmoins, le Kazakhstan cherche à diversifier ses routes d’exportation en développant des alternatives via la mer Caspienne.
La visite de Vladimir Poutine coïncide avec un sommet de l’OTSC qui se tiendra jeudi à Astana. Cette organisation, regroupant plusieurs ex-républiques soviétiques, vise à renforcer les liens militaires et stratégiques dans un contexte international de plus en plus tendu.
En parallèle, le Kazakhstan continue de surveiller de près l’évolution du conflit en Ukraine. Récemment, Tokaïev a ordonné un renforcement de la défense territoriale, témoignant de son inquiétude face à l’escalade des tensions dans la région.
Avec cette visite, Moscou cherche à consolider son influence au Kazakhstan, tout en affirmant son rôle de partenaire stratégique face aux ambitions concurrentes de la Chine et des Occidentaux dans cette région cruciale d’Asie centrale.