Anne Hidalgo renonce à briguer un troisième mandat à la mairie de Paris

26 novembre, 2024 / Entrevue

Anne Hidalgo, maire de Paris depuis 2014, a annoncé dans une interview publiée ce mardi dans Le Monde qu’elle ne sera pas candidate à un troisième mandat lors des municipales de 2026. Une décision qui met fin à des mois de spéculations sur son avenir politique à la tête de la capitale.

Une annonce attendue après douze ans à l’Hôtel de Ville

Élue en 2014, puis largement réélue en 2020, Anne Hidalgo quittera ses fonctions en mars 2026, après douze années passées à diriger Paris. « Je ne me présenterai pas à un troisième mandat. C’est une décision que j’ai prise depuis longtemps », a-t-elle déclaré, confirmant des rumeurs qui circulaient depuis plusieurs mois.

Cette annonce intervient deux mois après le succès des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, une étape majeure de son second mandat. Si elle avait laissé planer le doute en début d’année 2024 en affirmant « ne rien exclure » pour les municipales, son entourage décrivait récemment une maire « fatiguée par cette fonction éreintante », qui avait toujours envisagé de limiter son mandat à deux termes.

Une gauche divisée pour les municipales de 2026

Avec cette décision, la course à la succession est ouverte au sein de la majorité de gauche parisienne, composée du Parti socialiste (PS), des communistes (PCF) et des écologistes (EELV). Anne Hidalgo a déjà exprimé son soutien à Rémi Féraud, sénateur socialiste de Paris et patron de la majorité municipale. Peu connu du grand public mais respecté dans son camp, il est vu comme un candidat potentiel pour maintenir l’unité de la gauche.

Cependant, la compétition s’annonce rude. Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint d’Hidalgo, a déjà déclaré sa candidature. Ian Brossat, sénateur communiste, a également fait part de sa disponibilité. Ces divisions rappellent les alliances complexes de 2020, où socialistes, communistes et écologistes avaient fusionné leurs listes après le premier tour pour remporter la mairie.

Une opposition renforcée et des sondages défavorables

Les ambitions de la gauche parisienne se heurtent à une opposition plus solide que jamais. Dans un sondage Ipsos publié mi-novembre, Anne Hidalgo était créditée de 28 % des intentions de vote si elle se représentait, derrière Rachida Dati (39 %), ministre de la Culture et figure de l’opposition, et Gabriel Attal (42 %), ancien Premier ministre.

Dans ce même sondage, Rémi Féraud atteignait seulement 11 % des intentions de vote, tandis qu’Emmanuel Grégoire obtenait un meilleur score avec 16 %. Ces chiffres soulignent les défis qui attendent la gauche pour conserver la capitale.

En quittant l’Hôtel de Ville en 2026, Anne Hidalgo met fin à une longue carrière à la tête de Paris. De la piétonnisation des berges à l’accueil des Jeux olympiques, son bilan est marqué par des initiatives ambitieuses mais parfois controversées. Si son échec à l’élection présidentielle de 2022 (1,74 % des suffrages) a freiné ses ambitions nationales, elle restera une figure clé de la politique parisienne et du Parti socialiste.

La succession à l’Hôtel de Ville promet d’être un enjeu majeur des municipales de 2026, dans une ville où la bataille politique reste féroce.