Affaire Fillon : la défense demande le report du procès prévu ce lundi
François Fillon, ancien Premier ministre, devait se présenter ce lundi devant la cour d’appel de Paris pour la réévaluation des sanctions qui lui ont été infligées dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse, Penelope Fillon. Cependant, son avocat, Me Antonin Lévy, a annoncé que son client ne serait pas présent et qu’il demanderait le renvoi de l’audience.
Une affaire judiciaire aux multiples rebondissements
En avril dernier, la Cour de cassation avait confirmé la culpabilité définitive de François Fillon, tout en ordonnant une nouvelle audience pour réexaminer certaines de ses peines. Lors du procès en appel, en mai 2022, François Fillon avait été condamné à quatre ans de prison, dont un an ferme, une amende de 375 000 euros et dix ans d’inéligibilité.
Son épouse Penelope Fillon avait écopé de deux ans de prison avec sursis et de la même amende. Leur ancien suppléant, Marc Joulaud, avait quant à lui été condamné à trois ans de prison avec sursis, assortis de cinq ans d’inéligibilité. Les trois prévenus devaient également verser environ 800 000 euros de dommages et intérêts à l’Assemblée nationale.
Cependant, la Cour de cassation a estimé que la peine de prison ferme infligée à François Fillon n’avait pas été suffisamment motivée par la cour d’appel. Elle a également jugé que le montant des dommages-intérêts liés au contrat d’assistante parlementaire de Penelope Fillon pour la période 2012-2013 avait été mal évalué. Cette dernière avait, selon les juges, accompli certaines tâches.
Une affaire politique et médiatique retentissante
L’affaire Fillon avait éclaté en janvier 2017, à quelques mois de l’élection présidentielle, à la suite des révélations du Canard enchaîné. François Fillon, alors candidat de la droite, avait fondé sa campagne sur des valeurs d’intégrité et de rigueur. Mis en examen, il avait vu sa crédibilité s’effondrer, ce qui l’avait conduit à être éliminé dès le premier tour.
Avec ce nouveau report demandé par la défense, l’affaire semble loin de connaître son épilogue. Si la culpabilité de François Fillon et de ses co-prévenus est désormais actée, les débats restent ouverts sur la proportionnalité des sanctions, illustrant la complexité de ce dossier qui mêle politique, justice et opinion publique.