Le Rabbin Tzvi Kogan assassiné : des Ouzbeks accusés, Israël dénonce un complot terroriste

25 novembre, 2024 / Entrevue

Les Émirats arabes unis ont annoncé l’arrestation de trois suspects ouzbeks liés au meurtre du rabbin Tzvi Kogan, retrouvé sans vie dimanche, quatre jours après sa disparition. Cet assassinat, dénoncé par Israël comme un « acte odieux de terrorisme antisémite », a suscité une vive indignation et relancé les inquiétudes sur la sécurité des communautés israéliennes dans la région.

Une enquête rapide et des suspects identifiés

Le corps de Tzvi Kogan, 28 ans, émissaire du mouvement ultra-orthodoxe Habad Loubavitch, a été découvert près d’Abou Dhabi. Marié depuis six mois, il s’était installé aux Émirats pour sa mission spirituelle. Les autorités locales ont agi rapidement : selon l’agence officielle WAM, trois hommes, tous ressortissants ouzbeks, ont été arrêtés. Identifiés comme Olimboy Tohirovich (28 ans), Makhmudjon Abdurakhim (28 ans) et Azizbek Kamilovich (33 ans), les suspects auraient suivi la victime avant de l’attirer dans une zone isolée. Les détails complets de l’enquête n’ont pas encore été divulgués.

Selon des médias israéliens, les trois hommes auraient agi pour le compte de l’Iran, dans un contexte de tensions accrues entre Téhéran et Tel-Aviv. Des sources sécuritaires estiment que ce meurtre pourrait être une réponse aux récents raids israéliens menés en Iran fin octobre. L’hypothèse d’une coordination entre l’Iran et des agents ouzbeks, déjà signalée dans d’autres complots visant des dissidents, est sérieusement envisagée.

Israël promet des représailles

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a fermement condamné cet assassinat, le qualifiant de « terrorisme antisémite abject ». Il a promis que les responsables « répondront de leurs actes », tout en annonçant l’ouverture d’une enquête par le Mossad, le puissant service de renseignement israélien. Les autorités israéliennes ont également renouvelé leur appel à la vigilance pour leurs citoyens se trouvant dans les Émirats, rappelant les risques de représailles.

Les Émirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, se sont engagés à « répondre avec fermeté à toute menace visant la sécurité et la stabilité » du pays. Cependant, ils se sont montrés discrets sur la nationalité israélienne de la victime, le présentant uniquement comme un ressortissant moldave.

Un climat tendu dans le Golfe

Cet assassinat intervient alors que les relations entre Israël et certains pays du Golfe, bien que normalisées, demeurent fragiles dans le contexte des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Les autorités israéliennes redoutent que de tels incidents n’entraînent une remise en question des accords de paix, tout en soulignant leur détermination à agir sur tous les fronts pour assurer la sécurité de leurs ressortissants.

Alors que la dépouille de Tzvi Kogan doit être rapatriée en Israël pour y être enterrée, l’enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur les circonstances de cet acte tragique. Les Émirats, pour leur part, assurent qu’ils communiqueront davantage une fois les investigations terminées.

Ce meurtre, à la croisée des enjeux religieux, politiques et sécuritaires, souligne une nouvelle fois les tensions persistantes dans une région en quête d’équilibre.